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Le président turc Erdogan appelle les Palestiniens « à l’unité » après sa rencontre avec le chef du Hamas

La réunion a duré plus de deux heures et demie au palais de Dolmabahce à Istanbul. Il s’agissait de la première rencontre officielle entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du Hamas Ismail Haniyeh depuis le début de la guerre à Gaza en octobre dernier. Si le Hamas est souvent considéré comme un groupe « terroriste » selon les pays occidentaux et Israël, le président turc a toujours réfuté ce terme et considère le Hamas comme un mouvement de « libération ».

« Il est vital que les Palestiniens agissent dans l’unité dans ce processus ; la réponse la plus forte à Israël et le chemin vers la victoire passent par l’unité et l’intégrité », a-t-il déclaré selon un communiqué de la présidence turque publié après la réunion. Après les récentes tensions entre Israël et l’Iran, Erdogan a également souligné « l’importance d’agir de manière à maintenir le focus sur Gaza ».

Un pas vers la création d’un État palestinien

La visite de responsables du Hamas à Istanbul intervient au moment où le Qatar, dont la médiation est au point mort, dit vouloir « réévaluer » son rôle entre Israël et le Hamas. Malgré ses liens étroits avec cette dernière, Ankara en était jusqu’à présent exclue. Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz a fustigé cette rencontre : « Alliance des Frères musulmans : viols, meurtres (…) Erdogan, honte à vous ! » a-t-il lancé sur le réseau X, dans un message en anglais et en turc.

Ismaël Haniyeh est arrivé vendredi soir à Istanbul, l’un de ses lieux de résidence depuis 2011, où il ne s’est rendu officiellement qu’une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza. Il a ensuite rencontré le chef de la diplomatie turque avec lequel il s’est longuement entretenu mercredi à Doha.

A cette occasion, les représentants du Hamas « lui ont répété qu’ils acceptaient la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 » et donc, implicitement, l’existence de l’Etat d’Israël, « et renoncer à l’armée de lutte après la création de l’État palestinien.

La Turquie, nouveau médiateur ?

Cette visite d’Ismaël Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle central dans les négociations entre Israël et le Hamas, a déclaré vouloir « réévaluer » son rôle et où les négociations pour obtenir une trêve et la libération des otages israéliens piétinent. . . Les négociateurs qataris ont été particulièrement offensés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains. La Turquie pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

Mais Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), à Washington, se montre prudent et ne prédit qu’un rôle « très limité » d’Erdogan, aux côtés d’autres médiateurs, en raison du rejet qu’il suscite de la part d’Erdogan. d’Israël. « Erdogan ne sera pas le bienvenu », dit-il, rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à « un nazi » et qualifié Israël d' »Etat terroriste ». « Tout au plus pourrait-il être appelé à faire passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël », estime-t-il.

Erdogan devait toujours recevoir en fin de journée le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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