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Dans la troisième circonscription de l’Yonne, Nicolas Soret (PS) est clairement dans le viseur de Julien Odoul (RN)

A cinq jours du premier tour des élections législatives anticipées, Julien Odoul, le député RN sortant de la troisième circonscription de l’Yonne, a clairement identifié son principal adversaire : le candidat PS du Nouveau Front populaire (NFP), Nicolas Soret. En témoigne un récent tract dans lequel le chef de l’extrême droite icaunaise saccage l’élu jovinien, considéré comme « un simple pion d’une coalition dangereuse dirigée par Jean-Luc Mélenchon ». Atmosphère.

En politique, et plus encore, au cœur d’une campagne électorale organisée à toute vitesse, presque tout est permis. Parfois même si cela implique de jouer avec la vérité. Ou pour autoriser de fausses informations. C’est justement le débat qui agite les médias nationaux autour d’un tract du Rassemblement national (RN) distribué aux électeurs de la troisième circonscription de l’Yonne.

Julien Odoul, le député sortant et candidat à sa succession, est l’auteur du tract qui vise le candidat désigné par le Nouveau Front populaire, le socialiste Nicolas Soret. Et ce, en associant l’élu jovinien à des postures ou des propositions dont non seulement il n’a pas la paternité, mais qui sont surtout aux antipodes de ses « valeurs et de ses convictions ».

« Fermeture de CNews et censure de tous les journalistes qui ne sont pas de gauche, soutien aux islamistes, désarmement des forces de l’ordre, homophobie : tel est le programme du Nouveau Front populaire », souligne le tract du RN. Si Nicolas Soret n’est pas nommément cité, sa photo est affichée aux côtés de celle de Jean-Luc Mélenchon, ce qui suffit à faire du candidat PS l’unique destinataire de ces propos que l’intéressé, interrogé par franceinfo, juge « abjects, méprisables et odieux ».

Joint au téléphone ce mardi 25 juin, le maire de Joigny et président de la région Bourgogne Franche-Comté a ajouté : « Ces accusations sont graves et fausses pour ceux qui me connaissent. J’ai toute confiance dans les électeurs pour ne pas tomber dans ces manœuvres du RN, qui ne sont que de grosses astuces. »

« Je rétablis la vérité », explique Julien Odoul

Ces attaques sont toutefois assumées par Julien Odoul, qui dit travailler à « clarifier ». « Je rétablis la vérité. Je dois éclairer les électeurs sur la réalité du programme de Nicolas Soret et de ses alliés. Sur cette opération de manipulation et de mensonges orchestrés par ces derniers. Nicolas Soret a sollicité l’investiture du NFP, il doit en assumer les conséquences. et notamment qu’il n’est qu’un pion dans une dangereuse coalition de gauche et d’extrême gauche dirigée par Jean-Luc Mélenchon.

Et d’enfoncer le clou : « Il se salit avec cette étiquette, contrairement à Jérôme Guedj, le député sortant de l’Essonne, qui a eu le courage, la cohérence et l’honneur de ne pas pactiser avec le diable en s’engageant seul, avec l’étiquette de l’Essonne. PS. »« Julien Odoul fait Julien Odoul : il joue sur les peurs », commente Nicolas Soret (PS).
La répétition des attaques du candidat RN et leur ton contre celui qu’il considérait, avant cette campagne, comme un « élu respectable, travaillant pour le territoire », pourrait aussi être interprétée comme une forme de fébrilité alimentée par la perspective d’une adversité accrue par rapport à 2022. Julien Odoul s’en défend. « Je suis combatif. Par rapport à 2022, il y a un enjeu national beaucoup plus important, avec la possibilité pour notre parti d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale et d’envoyer Jordan Bardella à Matignon. »

Nicolas Soret ne compte pas engager de poursuites judiciaires

Au fond, Julien Odoul source ses propos en puisant minutieusement dans le programme de La France Insoumise. En citant les petites phrases et propositions des candidats du Nouveau Front populaire qu’il qualifie d’« anti-républicains ». Mais aucun n’est de Nicolas Soret. Et c’est là la racine du problème. Doit-on voir des propos diffamatoires dans la prose du candidat RN, donc passibles de sanctions pénales ? Où est tolérée la simple expression d’une exagération dans un contexte électoral ?

Franceinfo rappelle que L’article L97 du Code électoral prévoit des sanctions contre les candidats qui auront diffusé « de fausses nouvelles, des rumeurs calomnieuses ou autres manœuvres frauduleuses »., à condition qu’il y ait des répercussions sur le résultat des élections. « Mais il est très rare qu’une personne soit condamnée avant l’élection dans ce type de procédure », observe Romain Rambaud, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes, interrogé par le site d’information. L’universitaire précise qu’« en droit électoral, il existe un droit à la caricature, donc une forme de droit à l’exagération ».

Reste qu’à cinq jours du premier tour des élections législatives anticipées, Nicolas Soret n’a pas l’intention de poursuivre son adversaire : « Julien Odoul se joue de Julien Odoul : il joue sur les peurs. Si je le traduit en justice, il exploitera la décision, quelle qu’elle soit, je préfère passer mon temps à aller voir les gens.

Franck Morales

Cammile Bussière

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