Cumul des mandats, réduction du nombre d’élus, décentralisation… les propositions d’Eric Woerth pour « rétablir la confiance » entre l’Etat et les collectivités
Après plusieurs ajournements, le député Renaissance de l’Oise a remis son rapport au chef de l’Etat, commandé en novembre.
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Retour du cumul des mandats, réduction du nombre d’élus, suppression de la métropole du Grand Paris… Dans son rapport commandé par Emmanuel Macron et rendu jeudi 30 mai, Eric Woerth formule 51 supposées propositions. « restaurer la confiance » entre l’État et les collectivités. Après plusieurs reports, liés notamment à la crise en Nouvelle-Calédonie, le député Renaissance de l’Oise a remis sa copie au chef de l’Etat, avec pour objectif « pour apporter plus de clarté à notre organisation territoriale ».
Le document y consacre une grande partie, avec de nombreuses pistes pour une meilleure répartition des compétences entre communes (logement), départements (aide à domicile, voirie, musées) et régions (développement économique, ports maritimes, trains Intercités).
Eric Woerth en profite pour prendre également position sur des sujets politiquement sensibles, comme le cumul des mandats. L’ancien ministre recommande donc de rétablir la possibilité, supprimée depuis 2017, pour tous les députés et sénateurs. « pour exercer le mandat de maire, adjoint au maire » ou président d’une intercommunalité. Dans le même fichier électoral, il suggère « réduire de 20 % le nombre de conseillers municipaux »c’est à dire une diminution « de l’ordre de 100 000″ élus au niveau national.
Cette réduction est destinée à permettre « Mieux les identifier, mieux les rémunérer et mieux les protéger ». Il recommande par ailleurs d’augmenter la rémunération des élus des communes de moins de 20 000 habitants, parfois tentés de démissionner en cours de mandat ou de ne pas se représenter.
La fusion de deux élections locales est également envisagée, afin de« élire lors de la même élection » conseillers régionaux et départementaux. En revanche, le rapport ne supprime aucune strate de communautés, comme l’avait demandé Emmanuel Macron. Les communes et intercommunalités se verraient ainsi confier des compétences en matière de politique du logement, « dont aides à la rénovation énergétique ».
Ajout d’une section spécifique sur Paris, Lyon et Marseille, où les maires devraient à l’avenir être désignés « selon le droit commun »donc par « un scrutin de liste à deux tours ». Les métropoles de ces trois villes sont également ciblées, notamment celle du Grand Paris, qui « n’a pas réussi à atteindre (son) objectif » et qu’Eric Woerth propose de « SUPPRIMER »avec l’idée de « faire à terme de l’Ile-de-France une ‘région métropole' ». Par ailleurs, les quatre strates d’intercommunalités (communautés de communes, communautés d’agglomérations, communautés urbaines et métropoles) seraient également fusionnées.
Un autre point potentiellement conflictuel concerne le périphérique de la capitale, actuellement géré par la Ville de Paris et dont le rapport recommande de « nationaliser »pour « apporter de la cohérence à la gestion des routes stratégiques en Ile-de-France ».
Autres points qui pourraient susciter des sensibilités locales : la proposition de « loi spécifique » pour la métropole d’Aix-Marseille « en cas de blocage politique persistant »et celui de « Maintenir la communauté européenne d’Alsace dans la région Grand Est » risquent également de réveiller les susceptibilités locales.