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COP16 biodiversité : quels sont les enjeux de ce sommet qui rassemble les représentants de près de 200 pays en Colombie ?

La nouvelle COP sur la biodiversité, lancée lundi, se tiendra jusqu’au 1er novembre, deux ans après la COP15 historique de Kunming-Montréal.

Les représentants de 196 pays se réunissent jusqu’au 1er novembre, à Cali (Colombie), sous haute sécurité, lors de la COP16 biodiversité, pour tenter d’organiser la réponse internationale à la destruction des écosystèmes.

L’occasion de vérifier, dans un premier temps, si les promesses de la COP15 historique de Kunming-Montréal ont été mises en musique, deux ans plus tard.

Restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, réduire de 50 % les pesticides et le taux d’introduction d’espèces exotiques envahissantes… 23 objectifs de conservation de la nature à atteindre d’ici 2030 avaient été fixés pour inverser la tendance à l’extinction des espèces.

La COP16, lancée lundi sous la présidence de la ministre colombienne Susana Muhamad, figure montante de l’environnement, doit être « un tremplin pour savoir comment atteindre concrètement ces objectifs. C’est un moment de vérité sur l’ambition des Etats »explique Juliette Landry, responsable de recherche sur la gouvernance internationale de la biodiversité à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), citée par Natura Sciences.

La question sensible et cruciale du budget

Or, à ce stade, le compte n’en est pas là. Alors que 168 États s’étaient engagés à publier des plans d’action nationaux pour la protection de la biodiversité avant cette réunion de Cali, 85 % d’entre eux ne l’avaient toujours pas fait au 15 octobre, selon The Guardian.

Plus sensible encore : sur les 200 milliards de dollars par an de financement public et privé promis, les pays développés se sont engagés à fournir aux pays en développement au moins 20 milliards de dollars par an d’ici 2025 et au moins 30 milliards de dollars par an. année d’ici 2030.

Les pays signataires doivent, en même temps, mettre fin au financement « nocif » à la biodiversité à hauteur de 500 milliards de dollars par an.

Or, pour agir, les pays du Sud réclament la création d’un nouveau fonds spécialement dédié à cette question, tandis que ceux du Nord, comme la France, estiment que le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) remplit déjà cette mission.

Autre enjeu : les dirigeants des pays d’Amérique latine qui seront les premiers à se déplacer pour une COP biodiversité pourront-ils jouer un rôle déterminant, notamment le Brésil et la Colombie, tous deux virés à gauche ?

Pour un partage équitable des ressources génétiques

La France et le Costa Rica dirigent, dans le même temps, une coalition de 119 membres déterminés à obtenir la protection de 30 % des espaces terrestres et 30 % des espaces maritimes d’ici 2030.

Mais pour cela, il faudra fixer des règles et résoudre la délicate question des eaux internationales. Le sujet du partage équitable des ressources génétiques sera également abordé.

Une idée est à l’étude : la création d’une banque de données ADN, avec accès payant pour les entreprises intéressées, afin de rémunérer les pays d’origine des ressources. Une initiative soutenue par la France qui défend néanmoins le principe d’une recherche publique gratuite.

Autant d’enjeux qui attendent la communauté internationale à Cali où il faudra aussi valider des mécanismes pour récompenser les initiatives vertueuses sur le front de la biodiversité.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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