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Comment Israël a soigneusement piégé des milliers de téléavertisseurs du Hezbollah

Le Mossad, le service de renseignement israélien, a commencé à travailler sur un moyen de piéger les appareils en 2015, révèle le Washington Post.

Le 17 septembre, une série d’explosions de beeps au Liban et en Syrie a fait des centaines de morts et de blessés. Utilisés par le Hezbollah pour communiquer, ces appareils ont été piégés pendant des années, comme le révèle le Washington Post.

Pendant des années, le Mossad, le service de renseignement israélien, a cherché à surveiller le mouvement armé, notamment à l’aide d’outils électroniques. Ainsi est née l’idée de créer une sorte de cheval de Troie de communication. Pour commencer, le Mossad a introduit des talkies-walkies piégés au Liban dès 2015 – qui ont explosé quelques heures après les bips. C’était la première partie du plan.

Des talkies-walkies utilisés pour espionner

Ces talkies-walkies contenaient des batteries surdimensionnées, un explosif caché et un système de transmission donnant à Israël un accès total aux communications du Hezbollah. Pendant neuf ans, le Mossad s’est contenté d’écouter le groupe, sans déclencher d’explosifs. Mais une nouvelle opportunité s’est présentée, lorsque le Hezbollah a commandé des bips par un intermédiaire lié à la société taïwanaise Apollo, courant 2023.

Cette femme était une ancienne représentante de l’entreprise, qui avait créé sa propre entreprise et obtenu une licence pour vendre des téléavertisseurs de marque Apollo. Elle l’a proposé au Hezbollah, qui lui a fait confiance. En réalité, ces appareils ont été physiquement assemblés en Israël, sous la supervision du Mossad, et sans qu’Apollo n’ait connaissance de ce projet.

Beepers piégés

Les dirigeants du Hezbollah ont acheté 5 000 de ces pièges sans avoir le moindre doute. Comme les responsables israéliens l’ont expliqué à Washington Postles composants de la bombe ont été soigneusement dissimulés de manière à être pratiquement indétectables, même une fois l’appareil démonté. L’accès à distance du Mossad aux téléavertisseurs était également invisible. En effet, il suffisait aux services de renseignement d’envoyer un signal électronique pour déclencher l’explosion de milliers d’appareils d’un coup.

Mais Israël a également ajouté l’affichage d’un faux message « crypté », normalement utilisé au sein du Hezbollah. Et cela dans le but d’inviter les cibles à sortir le bipeur juste avant l’explosion et à le saisir à deux mains, pour faire un maximum de dégâts corporels.

« Il fallait appuyer sur deux boutons pour lire le message », a expliqué un responsable. Autrement dit, il fallait utiliser ses deux mains et dans l’explosion qui allait suivre, les utilisateurs « blesseraient certainement les deux mains » et seraient donc « incapables de se battre » explique la source au média américain.

Le 17 septembre, des milliers de bips ont sonné ou vibré en même temps, partout au Liban et en Syrie, informant les utilisateurs qu’ils avaient reçu un message crypté. Les agents du Hezbollah ont scrupuleusement suivi les instructions de vérification des messages codés, déclenchant des explosions qui ont arraché des mains et arraché des doigts. Et, moins d’une minute plus tard, des milliers d’autres bips se sont déclenchés sur commande à distance, sans que l’utilisateur n’ait touché son appareil.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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