« Comme dans un mauvais film » : la BRI intervient par erreur au domicile d’une famille normande
« C’était une scène de film, comme dans les reportages », décrit cette Normande à nos confrères de France 3 Normandie. Dans le cadre d’une perquisition ayant abouti à l’interpellation de 17 personnes pour dégradations chez le cimentier Lafarge en décembre dernier à Val-de-Reuil (Eure), une famille sans lien avec l’affaire a été aperçue arrivant à son domicile de Saint-Martin-de-Reuil -Boscherville (Seine-Maritime), près de Rouen, agents de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) ce lundi.
Il est 6 heures du matin en début de semaine et Marc* (prénom modifié), employé dans le secteur du transport routier, s’apprête à aller travailler. Il franchit la porte de son domicile au petit matin et se retrouve nez à nez avec une vingtaine de policiers de la BRI armés et cagoulés. Sa femme, qui dort dans une chambre à l’étage, ouvre la fenêtre, alertée par le bruit émanant du jardin. Les agents lui ont ordonné de ne pas bouger et une poignée d’entre eux sont arrivés dans la pièce. « J’étais à moitié nu, ils ont été tout de suite très violents et très agressifs. Je leur ai demandé si je pouvais au moins m’habiller et puis ça les a rendus fous », raconte-t-elle à la radio publique France bleu Normandie : « ils m’ont mise à genoux, les mains dans la main. l’air et ils m’ont menotté. Je leur ai demandé ce qui se passait, je tremblais, je pleurais et rien, pas de mots.
Un récent changement d’adresse en cause
Le fils de son mari, un étudiant en psychologie de 18 ans, est également réveillé et menotté. Un incident qui va l’amener à rater un examen qui devait se tenir dans la journée. Après une vingtaine de minutes d’inspection de la maison et de vérification de l’identité de la famille, le verdict est tombé : tout était une erreur, la BRI s’était trompée de maison au moment de l’arrestation.
«Ils sont partis et ils nous ont dit bonne chance, ça ne va pas être facile » témoigne le quinquagénaire, amer. « Ah, ils nous ont dit excusez-nous pour le dérangement, que j’ai trouvé très chic », ajoute-t-elle, avant de conclure : « C’était comme un mauvais film ou un jeu vidéo. »
Contacté par nos soins, le procureur d’Évreux a confirmé cette erreur « regrettable » et l’a expliquée par un récent changement d’adresse, « la personne que (les policiers) cherchaient à arrêter ayant très récemment changé de résidence, pour habiter un peu plus loin ». dans la même rue.
« La porte de la maison n’a pas été brisée, mais les gens qui y vivaient ont été menottés pendant quelques minutes, jusqu’à ce que les enquêteurs se rendent compte de leur erreur et qu’ils soient naturellement choqués », admet-il. « Les enquêteurs, comme moi, sont désolés », insiste le procureur de la République.
Une malheureuse arrestation qui intervient lundi 17 personnes soupçonnées d’avoir participé à des dégradations lors d’une manifestation chez le cimentier Lafarge en décembre dernier à Val-de-Reuil (Eure) ont été interpellées et placées en garde à vue. Le tout réalisé dans le cadre d’une enquête confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction nationale de la police judiciaire et à la Direction territoriale de la police judiciaire de Rouen.