Climat : Alternatiba lance son tour de France pour promouvoir l’écologie citoyenne

Et si on changeait d’échelle pour changer d’approche. À l’heure où l’hostilité à l’écologie, voire le climatoscepticisme, gagnent en popularité, c’est le pari fait par l’association Alternatiba, avec le lancement de son troisième tour de France. Ses militants parcourront 5 500 km à vélo, partant de Nantes le 2 juin pour arriver à Marseille le 4 octobre. L’objectif : mobiliser « autour d’initiatives collectives d’adaptation et de transformation concrète de nos territoires pour plus de justice et de solidarité climatique », explique l’organisation.

Il s’agit à la fois de donner des outils et de l’espoir, car « la manière dont la transition s’organise au quotidien pose les bases de la société de demain », rappelle l’appel au Tour signé par plus d’une centaine de personnalités et organisations, dont l’écrivain Alain Damasio, l’agriculteur solidaire Cédric Hérou, ou la sociologue Monique Pinçon Charlot.

Combattre la tentation de nier le réchauffement climatique

Parce que l’urgence est là. «  Malgré des décennies d’alertes, nous sommes désormais entrés dans l’ère du changement climatique et en subissons les premières conséquences : incendies, sécheresses, inondations, tempêtes, sont plus nombreux et destructeurs que jamais… » déplore l’association. Ces catastrophes, au premier rang de celles à venir, alimentent les inégalités sociales.

Alors que les plus riches peuvent acheter des matières premières et chercher un abri, les plus pauvres sont durement touchés par ces événements extrêmes et sont confrontés à la rareté des ressources. « Le temps des objectifs et des grandes intentions est révolu ; place aux choix et décisions concrets pour s’engager sur des trajectoires bas carbone justes, équitables, résilientes au changement climatique et au déclin de la biodiversité ! » résume le climatologue co-auteur du 6e rapport du GIEC Christophe Cassou, qui co-parraine l’initiative avec la présidente d’Oxfam, Cécile Duflot.

Autre inquiétude : malgré l’urgence de lancer un processus d’adaptation de notre économie qui sera forcément long et douloureux, le gouvernement choisit l’inaction et continue de promouvoir « de grands projets d’infrastructures inutiles et obligés de signer des accords de libre-échange » « .

Pire, comme beaucoup d’autres acteurs, il défend « d« de fausses solutions, incertaines, injustes ou dangereuses, comme la géo-ingénierie, les OGM, les agrocarburants, les méga-bassins », dénonce l’association. L’ambiance est même à la répression d’une violence sans précédent contre ceux qui s’engagent à sauver la planète.

Promouvoir les actions locales

Face à ce rouleau compresseur, « nous devons continuer à développer massivement les milliers d’alternatives concrètes basées sur le respect des équilibres écologiques et de la dignité humaine » souligne l’appel d’Alternatiba à organiser la justice et la solidarité. Pour ce faire, ce Tour vise à mettre en valeur, développer, voire entreprendre des initiatives citoyennes sur tout le territoire.

Elles vont de l’agriculture biologique à la lutte contre la précarité énergétique en passant par les éco-rénovations, en passant par la mise en place de circuits courts, la défense des biens communs comme l’eau, la terre, les forêts, l’installation des énergies renouvelables, la relocalisation de l’économie et bien d’autres. .

Pour ce faire, à chaque étape, les treize courageux cyclistes du tour, en partenariat avec une association locale, proposeront un « action de transformation territoriale »sous forme de participation à un chantier de construction ou à un acte de désobéissance civile.

Débats et formations à l’action non-violente sont également au programme. Au cœur de la démarche se trouve la volonté de diffuser une approche concrète et pragmatique de l’écologie au quotidien pour aider les citoyens à reprendre le contrôle de leur destin et de celui de leurs enfants. Comme le dit Cécile Duflot, « un antidote efficace, dans un moment de désintégration de la foi dans l’action collective. »