En clair, à l’heure où la transition vers les voitures électriques constitue un dilemme pour de nombreux consommateurs, chez Hertz, c’est un cauchemar qui perdure. On se souvient de l’époque, il y a presque longtemps (mais seulement fin 2021), où le loueur américain se félicitait d’avoir passé une énorme commande de 100 000 Tesla, alors que ses résultats financiers étaient au plus haut. Ou même quand quelques mois plus tard, Hertz poursuivait ses achats, avec 175 000 voitures électriques de GM ici ou 65 000 Polestars là. Aujourd’hui, ces commandes sont devenues son pire cauchemar…
Depuis, c’est un massacre. Ces ambitions trop ambitieuses ont fait chuter les chiffres de l’entreprise. A tel point qu’après avoir limogé l’ancien patron de la marque avec une première salve de 20 000 voitures électriques revendues, l’Américain a annoncé il y a quelques jours brader 10 000 véhicules à batterie supplémentaires.
A lire : La voiture électrique, un bide pour le loueur Hertz qui change de patron
La moitié des appareils électriques revendus
Si les chiffres des achats de voitures électriques par Hertz donnent le vertige, il s’agit de véhicules qui devaient être achetés progressivement, au fil des années suite aux accords avec les constructeurs. Et Hertz ne dispose pas des 340 000 voitures électriques annoncées dans sa flotte. Début 2024, ils n’étaient qu’environ 60 000. Mais déjà de quoi alourdir les comptes…
En effet, et même si le chiffre d’affaires de l’enseigne Estero (Floride) est en hausse de 2% par rapport au premier trimestre 2023, les résultats du début d’année 2024 annoncés le 25 avril ne sont pas bons. La perte nette annoncée par le loueur américain s’élève à 392 millions de dollars, l’équivalent actuel d’environ 364 millions d’euros.
Une valeur résiduelle qui pose problème
Comment expliquer cette plongée, un peu plus importante que prévu ? La dépréciation des véhicules électriques. Et Hertz précise que ce poste représentait à lui seul pas moins de 195 millions de dollars au premier trimestre 2023.
Avec la guerre des prix initiée par Tesla, qui a baissé continuellement ou quasiment continuellement le prix de ses voitures, et qui a obligé, dans la mesure du possible, les autres constructeurs à s’aligner, la valeur résiduelle des voitures achetées par Hertz en a pris un coup dur. À cela, s’ajoute des coûts de réparation qui peuvent aussi être plus élevés sur l’électrique que sur le thermique, notamment chez Tesla, et les comptes ont plongé. Reste désormais à savoir si Hertz parviendra à redresser la situation comme prévu en réutilisant l’argent de la vente de la moitié de sa flotte électrique pour acheter des voitures thermiques. Tout repose sur les épaules de son nouveau patron, Gil West, de General Motors.
A lire aussi : La valeur d’une Tesla d’occasion aurait perdu 28,9% en un an !
Comparez les autonomies réelles des meilleures voitures électriques selon notre cycle de mesure standardisé. Capacité de la batterie, consommation, autonomie, on vous dit tout !
