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Les cartes Pokémon ne sont toujours pas considérées comme des objets de collection

Ces cartes à jouer sont imposées à 36,2% sur la plus-value pour toute transaction supérieure à 5 000 euros.

Des cartes simples pour les enfants, devenues des objets de valeur à part entière. Même si les collectionneurs de cartes Pokémon ont toujours existé depuis leur création dans les années 90, le marché a explosé ces dernières années. Certains y voient désormais une nouvelle méthode d’investissement. L’exemplaire le plus cher du monde, un « Pikachu illustrateur », a été vendu pour 4 477 146 euros.

Selon une enquête réalisée par eBay, près de 8% des Français collectionnent les cartes à jouer (Pokémon, Yu-Gi-Ho…). Ces cartes de jeu ne sont cependant pas considérées comme des objets de collection au sens du Code des impôts, malgré une mise à jour du Bofip en mars dernier. Comment alors expliquer une telle différence alors que leur usage s’apparente à celui des cartes postales ou des timbres ?

« L’administration ne fait qu’appliquer le texte européen, qui définit clairement une liste d’objets de collection, dont ne font pas partie les cartes de jeu », souligne Thomas Le Boucher, avocat associé du cabinet Cyplom aux Echos.

En clair, les cartes Pokémon sont considérées comme des biens de consommation, « sauf s’il s’agit d’une carte historique, une des premières produites par exemple », indique Cyplom. Alors qu’une taxe totale de 6,5% (hors métaux rares) est appliquée sur le prix de vente des objets de collection supérieurs à 5 000 euros, la règle générale s’applique en matière fiscale dans le cas de ces jeux de cartes.

Ici aussi, aucune déclaration fiscale n’est requise pour les transactions inférieures à 5 000 euros. Lorsque la vente dépasse ce montant, le vendeur est soumis à un impôt forfaitaire sur le revenu de 19 % en plus des cotisations sociales de 17,2 %, totalisant ainsi une charge fiscale globale de 36,2 %. Cet impôt est calculé uniquement sur la plus-value réalisée. A première vue, cette règle générale est en défaveur du collectionneur/vendeur pour toute transaction supérieure à 6 000 euros.

« Cette doctrine va pénaliser les collectionneurs. L’objectif est peut-être aussi de freiner la spéculation», observe Thomas Le Boucher. Selon le comparateur de prix Idealo, la demande a été multipliée par huit entre juin 2020 et mai 2021. Les prix ont augmenté de 24 % sur la même période.

Toutefois, ce mode de taxation présente d’autres avantages. Il fait l’objet d’un système de réduction progressive : à partir de la 6ème année de possession, une réduction annuelle de 6% est prévue, offrant une exonération totale après 22 ans. Il est toutefois important de souligner que ce régime nécessite une justification de la date et du prix d’acquisition.

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Ray Richard

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