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cette jeunesse séduite par la tête de liste RN aux élections européennes

Ce 1euh May, au Palais des Congrès de Perpignan, Julie et Lorna, 17 ans, peinent à cacher leur enthousiasme. En 1D ASSP (accompagnement, soins et services à la personne) du lycée de Prades (Pyrénées-Orientales), les deux amis ont fait le déplacement avec une idée en tête : voir  » en vérité «  leur idole. Pas de pop star mondiale en vue, mais un homme politique s’apprêtant à réciter un discours populiste aux connotations xénophobes : Jordan Bardella.

Trop jeunes, ils ne voteront pas non plus le 9 juin pour les élections européennes. Ils ne sont pas non plus inscrits au Rassemblement national (RN) et n’ont pas l’intention de l’être. Ils affichent leur passion pour Jordan Bardella sur les réseaux sociaux, « likant », commentant et republiant chacune de ses actions. Leur rêve ? Un selfie avec « Jordan »qu’ils s’empresseraient de partager sur TikTok et Instagram.

A 28 ans, celui qui a remplacé Marine Le Pen à la tête du parti d’extrême droite en 2022 a su toucher le cœur et l’esprit d’une partie de la jeunesse pourtant largement rebelle à l’égard de la politique. Selon la dernière enquête Ipsos sur Le monde, menée du 19 au 24 avril, environ un tiers des 18-24 ans (32%) qui vont voter le 9 juin auraient l’intention de glisser un bulletin « Jordan Bardella » dans l’urne, soit la même proportion que pour l’urne. population électorale générale. Les jeunes, qui opposent traditionnellement une forte résistance aux idées de l’extrême droite, ne font plus exception.

Lisez également l’enquête | Article réservé à nos abonnés Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »

Des chiffres qu’il faut aussi relativiser, souligne Anne Muxel, directrice de recherche au Cevipof (CNRS-Sciences Po) : « Ces intentions concernent ceux qui vont voter. Pourtant, l’abstention est très forte : seuls trois jeunes sur dix se rendront aux urnes. Tous les jeunes ne votent pas pour le RN ! Mais le fait que Jordan Bardella soit placé en tête est significatif. »

Du Nord à la Haute-Saône en passant par l’Eure, Le monde est allé à la rencontre de lycéens, d’étudiants et de jeunes actifs afin de comprendre pourquoi la barrière anti-RN a pu s’affaiblir chez des jeunes qui, il y a vingt ans, «  énervé le Front National » (FN). Certains de ces jeunes (qui ont souhaité garder l’anonymat), généralement issus de catégories populaires, décrivent le sentiment d’une « la fierté retrouvée », l’espoir d’être enfin considérés pour ce qu’ils sont et font, dans des territoires qui se sentent délaissés par l’État et les dirigeants politiques. Une autre ne cache pas son désintérêt pour l’actualité politique.

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Cammile Bussière

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