« Cette fois, c’était sympa, le gouvernement ne va pas aimer la suite »… Hier soir, les agriculteurs de Haute-Garonne se sont mobilisés contre la précarité près de Toulouse
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs agriculteurs de Haute-Garonne ont répondu à l’appel des syndicats pour mener une action de retournement de bâches et de panneaux. S’ils ne sont pas entendus par le gouvernement, ils promettent de frapper plus fort la prochaine fois.
Un peu moins d’un an s’est écoulé depuis l’immense mobilisation nationale des agriculteurs qui a fait des ravages dans tout le pays, notamment à travers des coupures d’autoroutes. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait, en marge du Salon de l’agriculture, fait une série d’annonces pour tenter de calmer la colère d’un monde agricole qui se sentait alors comme la cinquième roue du carrosse.
Un an après, la situation n’a pas vraiment évolué en Haute-Garonne, du moins pas suffisamment aux yeux des syndicats agricoles comme les Jeunes agriculteurs et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), qui se sont mobilisés dans la nuit de mercredi. au jeudi 17 octobre un peu partout dans le département, tandis qu’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, est attendue aujourd’hui à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
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Laure Serres est la présidente de la FDSEA 31. Comme des dizaines de collègues, elle a participé à une des manifestations qui consistait, hier, essentiellement à démonter des panneaux d’entrée de ville pour les « confisquer » et les déployer sur des bâches de ronds-points sur lesquelles pouvaient être lus des slogans. comme : « Manger français, c’est nous sauver ! »
« Le gouvernement ne va pas aimer la suite »
Pour elle, les gouvernements successifs sont responsables de la situation actuelle. « On montre qu’on est là. On montre qu’on a été oubliés, mais qu’on n’a pas oublié les promesses qui nous ont été faites. Les changements de gouvernements successifs font que les élus se renvoient les dossiers sans jamais apporter de concret. » solutions Aujourd’hui, nous ne voulons plus attendre. Nos entreprises sont toutes en difficulté financière, nous vivons dans la précarité et nous avons le sentiment que notre pays ne se soucie pas de nous puisque ça y est, ce soir, c’est bien de le leur rappeler. leurs bons souvenirs, mais s’ils n’écoutent pas, ils n’aimeront pas la suite. »
Présent hier à Castelmaurou pour démonter les panneaux d’entrée du village, Thomas Klunker, secrétaire général de JA 31, a donné raison à Laure Serres. « Je crains qu’il ne suffise pas de mener ces actions pacifiques. Malheureusement, il faut arriver à des cas extrêmes pour être entendu. Aujourd’hui, être agriculteur en Haute-Garonne est très compliqué. Le contexte n’est pas si tendre et nous il faut se battre tous les jours. La ministre à Perpignan ? On n’attend rien d’elle, parce qu’on ne veut plus croire les politiques, c’est fini plus que le rapport de force. De toute façon, on n’a plus rien à perdre.