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« C’est pire que scandaleux » : une jeune femme décède après une opération bénigne dans une clinique privée de Bordeaux

Dans sa petite maison de Coutras, Jean-Luc Leterme montre les photographies de sa fille, Gwenaëlle. « Là, on la voit en haut à droite avec son fils et son compagnon.« Sur la table à manger, un dossier en carton jaune contient le dossier médical de Gwenaëlle et la plainte contre X déposée par son père au commissariat de Bordeaux. Comme le révèle nos confrères d’Actu.frla jeune femme est décédée le 4 mars dernier des suites d’une intervention chirurgicale, bien que bénigne, réalisée à la Nouvelle Clinique Bordeaux Tondu.

Des appels à l’aide restés sans réponse ?

Le 27 février, « ma fille a été hospitalisée à la Nouvelle Clinique de Bordeaux Tondu pour la simple ablation de deux kystes présents dans sa gorge. L’opération s’est apparemment bien déroulée mais pas les suites postopératoires.dit Jean-Luc Leterme qui décrit le «Calvaire » vécu par Gwenaëlle.

« Elle ne pouvait pas manger, elle ne pouvait pas avaler, elle ne pouvait pas respirer. On peut imaginer que ma fille est morte étouffée (…) Imaginez que ma fille doive se battre à chaque fois pour se faire entendre parce qu’elle souffre constamment, l’imaginer aller au cabinet des infirmières pour obtenir de l’aide parce que d’une manière ou d’une autre, elle appelle n’étaient pas entendus. »

Jean-Luc Leterme face au dossier médical de sa fille Gwenaëlle.
Jean-Luc Leterme face au dossier médical de sa fille Gwenaëlle. © Radio-France
Jules Brélaz

« Pour moi, c’est ne pas porter assistance à une personne en danger. »

Dans cette nuit du 1er au 2 mars, « C’est mon gendre qui a pu lui parler pour la dernière fois, à 21h30, et elle se plaignait d’avoir des difficultés, d’avoir mal et de ne recevoir l’aide de personne. »

Cette nuit-là, Gwenaëlle est victime d’un arrêt cardiaque. En détresse respiratoire aiguë, le patient a été intubé et placé dans un coma artificiel. Elle a ensuite été transportée au CHU de Bordeaux où son décès a finalement été constaté le 4 mars.

«C’est pire que scandaleux. Dans un établissement de soins, on vient se faire soigner, on ne vient pas se faire maltraiter« , s’insurge Jean-Luc Leterme.

« Un sentiment de colère et d’injustice parce qu’on ne s’attend jamais à ça »

« On nous dit que l’arrêt cardiaque s’est produit au moment où elle a été reconduite dans sa chambre. On peut se demander pourquoi elle a été reconduite dans sa chambre. Était-elle au point où elle ne pouvait plus parler pour appeler les secours ? Le système de signalisation était-il pour appeler les infirmières qui travaillent ? Qu’est-ce qui l’a amenée à se lever pour se rendre au cabinet des infirmières ? Ce sont vraiment des questions qu’on se pose et qui nous dérangent beaucoup. »

Jean-Luc Leterme s’interroge également sur le temps qu’il a mis pour obtenir le dossier médical de sa fille. « Normalement, c’est quelque chose de facile à mettre en place, mais ici, il a fallu cinq jours de sollicitation à la clinique pour finalement l’obtenir. Cela laisse des doutes. »

Redon a-t-il été éliminé trop tôt ?

L’autre élément perturbant pour le père de Gwenaëlle concerne le retrait du Redon, un tube utilisé pour drainer les sécrétions après une opération chirurgicale. « La clinique m’informe qu’ils ont retiré le Redon à 17h. Le laboratoire qui a analysé le flacon indique qu’il a été retiré à 15h50 alors que ma fille m’a prévenu qu’ils ont retiré le drain à 15h30. »

« Pourquoi ces incohérences ? Il y a franchement quelque chose qui ne va vraiment pas », remarque Jean-Luc Leterme. « D’après le médecin à qui j’avais lu le dossier médical, le Redon a été retiré trop tôt. Et lorsque nous retirons un Redon immédiatement et prématurément, nous veillons à ce qu’il y ait un soutien de surveillance accru derrière pour surveiller le patient.

Le père devait épouser sa fille dans trois mois

Pour couronner le tout, Jean-Luc Leterme, adjoint au maire de la commune de Bonzac, s’apprêtait à célébrer dans quelques mois le mariage de sa fille. « Le jour où Gwenaëlle est décédée, c’est le jour où elle a dû se rendre chez le traiteur. Elle avait commencé à choisir sa robe de mariée. Les invitations étaient prêtes à partir.« 

Contactée par France Bleu Gironde, la Nouvelle Clinique Bordeaux Tondu n’a pas souhaité répondre à nos questions, se cachant derrière « secret médical du patient« . L’Agence régionale de santé et le CHU de Bordeaux, également contactés, n’ont pas répondu à nos appels.

Inconsolable, Jean-Luc Leterme lui confie »lutte contre ton émotion » pour ne pas sombrer dans la douleur. Il se rend ce mardi 15 avril au commissariat de Bordeaux pour être entendu suite à sa plainte contre X. A Coutras, dans le salon de sa maison, une imposante horloge ancienne indique l’heure avec un un mouvement de pendule qui semble immuable Dans la famille Leterme pourtant, le temps s’est arrêté le 4 mars 2024.

Cammile Bussière

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