Divertissement

« C’est juste un au revoir » à voir, « Parthénope » c’est non, « Un petit truc en plus » sur les marches – Libération

Aujourd’hui, l’équipe du film Artus sur le tapis rouge, les cinéastes adorés nous déçoivent et Paolo Sorrentino se vautre dans la publicité de luxe.

Critiques, portraits, interviews… Suivez jour après jour toute l’actualité du Festival de Cannes avec les envoyés spéciaux de « Libération ».

Côté jour, le débarquement à Cannes de l’équipeUn petit quelque chose en plusune comédie feel good ayant franchi le seuil des 3 millions d’entrées, une montée en grade teasée comme jamais grâce au déchaînement de l’acteur et réalisateur Artus, indigné à juste titre que son casting d’acteurs handicapés soit boudé par les marques – un affront finalement réparé aux bons soins du groupe Kering suite à un appel téléphonique personnel du patron François Pinault (28ème fortune mondiale selon Forbes).

Côté nuit, nous nous sommes écrasés, portés par un groupe de semi-inconnus, dans une villa où se déroulait la soirée cinéma. Santosh. A la porte, devant les videurs les plus suspects du monde, nous n’étions pas prêts pour la deuxième épreuve : tomber nez à nez avec le producteur du film qui nous barrait le passage et nous demandait : « Alors, qu’est-ce que vous en avez pensé? » Panique cognitive, on ne l’a pas vu. C’était sans compter l’intervention providentielle d’un des inconnus qui se mit à prononcer sans respirer, en guise de sésame : « C’est très intéressant au niveau de la construction même si je trouve qu’il y a un ventre un peu mou dans le dernier tiers mais à part ce petit problème de rythme on sent vraiment une jambe, bravo. » Réutilisable pour n’importe quel film ; le producteur avait l’air satisfait. Nous avons pu entrer.

Nous aimons

« Ce n’est qu’un au revoir » de Guillaume Brac. Gracieux et sensible, le documentaire retrace les trois dernières semaines d’une classe de terminale à Die. Notre avis : Guillaume Brac surfe sur l’internat

On m’aime bien

« Ernest Cole, photographe » par Raoul Peck. Le cinéaste haïtien consacre un documentaire à la vie et surtout à l’œuvre du photographe sud-africain, pionnier dans la dénonciation de l’apartheid : Ernest Cole dans la peau

« Vietnam et Nam » par Minh Quy Truong. Dans un deuxième long métrage plein de gravité et d’originalité sur deux amoureux travaillant dans une mine, Minh Quy Truong explore les traumatismes hérités de la guerre du Vietnam : Du charbon pour le moral

C’est quoi ce bordel ?

« Parthénope » de Paolo Sorrentino. Le cinéaste italien revient pour la septième fois en compétition avec une énorme machinerie sur la vie des riches et des puissants, à l’esthétique de la publicité et cofinancée par un grand créateur de mode, nous bourrant de l’idée que les nantis aussi ont une âme… Palace, ton univers impitoyable

«Grand Tour» de Miguel Gomes. Sur les traces d’une femme abandonnée traquant son futur fonctionnaire à travers l’Asie au début du XXe siècle, l’épopée hybride du cinéaste portugais est un triste échec. Notre avis : Côlons irritants

Portraits du jour

Ben Whishaw, élégant en velours. L’acteur britannique, qui incarne l’écrivain Limonov dans le film de Kirill Serebrennikov, évoque sa fascination pour l’obscurité et la liberté d’exploration qu’offre l’art. Rencontre cannoise avec l’acteur britannique

Erwan Kepoa Falé, la nuit tombe. Rayonnant dans Manger la nuit de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, l’acteur touche-à-tout raconte ses débuts dans le monde du cinéma. Rencontre cannoise avec l’acteur français

Restons la paume

La critique divisée pour mieux râler. Cannes, point d’étape : dans quel état errons-nous ? Il n’y a plus de temps, plus de saison ma bonne dame, et à trois jours de la fin de la compétition, plus de boussole pour les critiques qui constatent chaque jour une extrême polarisation des positions sur les films. Dans ce contexte, le Festival semble avoir atteint un haut degré d’ingénierie dans la présentation d’œuvres comme des manèges à sensations que les critiques ont tendance à considérer comme difficiles à apprécier. Le message de Sandra Onana

En direct

Après les polémiques, la hausse des marges. Devant le tapis rouge, son fauteuil roulant slalome entre les CRS et les Instagrammeurs. Il faut presque sauter par-dessus les haies de chihuahuas pour rattraper Hubert Contenson, 27 ans, apprenti comédien atteint d’une maladie neuromusculaire, venu de Nice assister, comme nous, à la montée des marches de l’équipe d’un Un petit quelque chose en plus, comédie à succès du réalisateur et comédien Artus. L’événement est pour certains anecdotique. Pour le jeune homme, c’est « historique » : la mise en lumière symbolique de toute une équipe d’acteurs handicapés, gravissant les marches d’un festival de renommée mondiale, auréolé de 3 millions d’entrées. Notre reportage en bas des escaliers. Lire aussi : « Libé » a vu « Un petit truc en plus » avec deux femmes trisomiques Et la chronique signée par le Syndicat des Professionnels du Cinéma Handicapés pour exiger une réforme du travail intermittent des artistes handicapés.

C’est l’heure des récompenses pour la Semaine de la Critique. Distribution du premier prix à la Semaine de la Critique, sélection parallèle au plus près de la création. Le jury présidé par Sylvie Pialat a décerné le prix SACD à Julie se tait du Flamand Leonardo Van Dijl ; le prix révélation à l’acteur Ricardo Teodoro pour son rôle dans Bébé de Marcelo Caetano ; le prix French Touch à l’Américaine Constance Tsang pour Palais du Soleil Bleu ; et le grand prix à Simon de la Montagne par Federico Luis.

Et demain ?

Côté compétition, c’est du lourd, puisque c’est l’heure de la projection de quelque trois heures de Amour ouf de Gilles Lellouchequi fait suite à son premier long métrage le grand bain et promet d’être une vaste histoire sur un couple interprété par François Civil et Adèle Exarchopoulos.

Très différent, Tout ce que nous imaginons comme lumière par Payal KapadiaCinéaste indien dont nous avons adoré le travail expérimental Une nuit entière sans le savoir. On pourra également voir, en avant-première VIP, Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney dans le rôle d’Edmond Dantès.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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