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Ces Jeux Olympiques qui ont redonné le sourire à la France

Les ambitions étaient immenses, et le résultat à la hauteur. Les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont achevés dimanche par une cérémonie au Stade de France, au terme d’une quinzaine qui s’est déroulée sans réelle fausse note.

Pour les organisateurs, la surprise avait été d’autant plus agréable qu’elle avait été précédée d’une forme de circonspection – pour le moins qu’on puisse dire – de l’opinion publique. Mais l’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai, puis son passage dans quelque 450 villes françaises, avaient néanmoins envoyé des signaux positifs.

La confirmation est venue lors de la cérémonie d’ouverture, qui a été appréciée par une large majorité des Français et de la presse internationale. La pluie, la mise en scène télévisuelle hasardeuse et la polémique autour d’un tableau qui a offensé une partie de la communauté chrétienne n’ont que marginalement terni ce succès.

Sécurité et transport au rendez-vous

D’autant que la soirée a aussi été l’occasion de passer le premier grand test en termes de sécurité. Mis en alerte par le sabotage sur le réseau SNCF la veille au soir, le dispositif inédit mis en place a produit ses effets, et aucun incident majeur n’a été signalé. Il en a été de même tout au long de la quinzaine, sur les sites de compétition où les organisateurs avaient dépêché des milliers d’agents de sécurité privée, ainsi que sur la voie publique occupée par les forces de l’ordre.

Autre motif d’inquiétude, les transports publics ont répondu présents. Plus de métros et de trains, moins d’attente sur les quais et des rames rarement bondées… « C’est une immense fierté mais surtout la réussite de sept ans de travail collectif. Nous avons surmonté les difficultés et les polémiques vaines » malgré « quelques incidents presque transparents pour les voyageurs », s’est réjouie vendredi Valérie Pécresse, la présidente LR d’Île-de-France Mobilités et de la région Île-de-France.

Tout cela a sans doute contribué à transformer Paris en un halo de sérénité, où l’ambiance olympique a pris le pas sur les tensions de toutes sortes. « La plus grande surprise des Jeux : même les Français n’ont rien à redire », résume le « Wall Street Journal ». Une parenthèse bienvenue, qui a donné lieu à de nombreux témoignages élogieux de touristes… et de Parisiens déçus qui ont fui la capitale.

Jubilation populaire

Parallèlement, les Français se sont passionnés pour les épreuves, comme en témoignent les chiffres d’audience spectaculaires de France Télévisions et d’Eurosport, ainsi que les 9,5 millions de billets – sur 10 millions – écoulés. Le phénomène a été soutenu par les excellentes performances de la délégation française, qui a largement battu son record de médailles (64, dont 16 en or) lors de « ses » Jeux. Des stars fédératrices déjà bien installées (le judoka Teddy Riner) ou qui ont émergé lors de ces Jeux (Léon Marchand en natation, les frères Lebrun en tennis de table), ont incarné cette réussite collective.

Résultat : les fan zones et sites de célébration ont fait le plein, accueillant plus de 2,5 millions de personnes dans toute la région Île-de-France, selon le préfet de région Marc Guillaume. Ce dernier a notamment salué le « succès colossal du Club France à La Villette », devant lequel de longues files d’attente se formaient régulièrement. Et que dire de la vasque olympique, « allumée » lors de la cérémonie d’ouverture et qui continue d’attirer les foules au cœur du jardin des Tuileries ? Ce « nouveau monument » pourrait d’ailleurs être préservé après les Jeux paralympiques, comme le souhaite Anne Hidalgo, même si la faisabilité du projet est sujette à caution.

Des images dignes d’une carte postale

La maire socialiste de Paris a également pu observer avec satisfaction la tenue des épreuves prévues dans la Seine, où elle-même s’était baignée quelques jours plus tôt. Après des années de travaux pour assainir le fleuve, et 1,4 milliard d’euros investis – dont la moitié par l’Etat -, l’objectif de le rendre baignable pour le grand public en 2025 est bien avancé. Seul bémol, l’annulation de plusieurs entraînements a empêché les sportifs de reconnaître le parcours, et certains ont publiquement exprimé leur colère.

Mais à l’heure du bilan, force est de constater que Paris 2024 a réussi son pari. Le choix d’organiser des événements sur des sites emblématiques (Invalides, Champs de Mars, Château de Versailles) s’est avéré une réussite. Les images de liesse à Montmartre lors de l’épreuve cycliste, du BMX à la Concorde, ou encore de l’escrime au Grand Palais resteront certainement dans les esprits. Et plus généralement, la carte postale envoyée au monde entier devrait renforcer l’attractivité de la destination Paris.

Défilé des sportifs sur les Champs-Elysées

C’est aussi un pari réussi pour Emmanuel Macron, qui avait fait des JO un moment fort de son quinquennat, et qui en a profité pour faire une pause politique. « Je crois qu’on a tous découvert quelque chose : il fallait s’enthousiasmer. Ce sera notre travail d’essayer – modestement – de capitaliser là-dessus. Souvent, quand on allume la télé ou qu’on ouvre les journaux, on ne parle que de déclassement. Les Français ont redécouvert qu’ils pouvaient faire de grandes choses ensemble », s’est-il réjoui dans un entretien à « L’Equipe ». « Il y a un perdant, c’est l’esprit de défaite », a-t-il ajouté.

Le chef de l’Etat recevra lundi à l’Elysée « les représentants de tous ceux qui ont contribué à faire de ces Jeux un succès ». Forces de police, sécurité privée, pompiers, associations, personnels hospitaliers et employés de la RATP sont notamment conviés. Les athlètes français auront droit à un grand défilé sur les Champs-Elysées le 14 septembre.

Bien sûr, ces Jeux Olympiques ont connu leur lot de couacs et de maladresses. Comme lors de la finale du 100 mètres au Stade de France, durant laquelle les stars de l’épreuve phare ont dû patienter plusieurs minutes sur la ligne de départ en raison d’un problème technique… Ou encore les tribunes VIP partiellement vides lors de certaines épreuves, ternissant l’image de « Jeux du peuple » voulue par Paris 2024. Ou encore les critiques de certains athlètes visant le restaurant du village olympique, sur la qualité ou la quantité de nourriture.

Mais rien de tout cela ne semble de nature à ternir sérieusement cette édition parisienne, déjà certaine d’entrer dans l’histoire, et qui doit donner quelques sueurs froides aux organisateurs des Jeux de Los Angeles en 2028. Avant cela, place désormais aux Jeux paralympiques (28 août – 8 septembre) avec pour objectif d’offrir une nouvelle parenthèse enchantée aux Français.

Cammile Bussière

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