Combien de stations le distribuent en France ? Pour l’instant même l’Ufip (Union française des industries pétrolières) Énergie et Mobilité ne sait pas répondre à la question. Depuis le 26 juin, l’État autorise par décret la vente à la pompe en France du gazole XTL* (carburant non pétrolier) HVO 100, autrement dit destiné aux particuliers, poids lourds et autres véhicules de société, au même titre que les autres véhicules. carburants.
Jusqu’à cet été, seules les stations privées, c’est-à-dire détenues par des entreprises au profit de leur propre flotte – comme les transporteurs de passagers par exemple – étaient autorisées à le distribuer. « Nous avions prévenu qu’il serait judicieux de le proposer sur la voie publique »précise Olivier Gantois, président de l’Ufip, satisfait de cette décision.
Moins d’émissions
Ce carburant dit de synthèse, car ne contenant pas de pétrole, est produit notamment à la bioraffinerie Total énergies de La Mède, mais aussi par d’autres raffineries co-traitant des produits pétroliers en France. Il représente une alternative aux énergies fossiles, puisqu’il s’adapte à une grande majorité de motorisations, et permet surtout de réduire les émissions de CO2 d’au moins 50 % et jusqu’à 90 % par rapport au carburant standard.
Sa combustion émet également des polluants moins réglementés (NOx, HC, CO et particules). D’ailleurs, certaines collectivités ont déjà franchi le pas, comme une partie de la flotte de bus de la métropole cannoise qui utilise du HVO produit par la bioraffinerie Total Energies de La Mède. Et surtout on le retrouvait déjà dans le B10, le diesel qui contient 10 % de carburant non fossile.
HV0,100 pourrait désormais également intéresser les flottes d’entreprises, soucieuses de réduire leur empreinte carbone dans le cadre de leurs résultats extra-financiers. « Nous pourrons fournir un certificat d’émissions de CO2 à nos clients »souligne Émeric Marin, directeur des opérations carburant chez Evole Energie, qui distribue depuis plusieurs jours du HVO 100 dans deux de ses stations en France, dont K9 à La Garde. « La cible principale, ce sont les transporteurs et les bus » souligne le dirigeant.
18 centimes de plus
Car il faut quand même payer 18 centimes de plus le litre par rapport au gasoil pétrolier pour faire le plein (1 779 € ce 8 octobre à La Garde). De quoi dissuader les particuliers. « Les coûts de production sont plus élevés »justifie Olivier Gantois de l’Ufip. D’autant que contrairement au B100 – un autre diesel XTL composé d’ester méthylique d’huiles végétales, autrement dit d’oléagineux – le HVO 100 n’est pas exonéré de taxe.
Toutefois, les stations qui le proposent devraient se multiplier, estime le président de l’Ufip, qui recense 400 000 tonnes de HVO 100 produites par an en France actuellement, principalement pour être introduites dans le diesel B10 mais aussi de plus en plus pour l’aviation.
A Grasse, la station-service des Campanettes a également démarré la distribution il y a quelques jours. Total Énergies, en revanche, ne la propose pas aux particuliers à la pompe, mais prévoit d’exploiter 15 stations proposant du HVO 100 sur son réseau dédié aux poids lourds, en 2025. Selon l’Ufip, le besoin en énergie liquide est un millions de barils par jour actuellement, donc il y a évidemment de la place pour ce petit nouveau…
*« Huile végétale hydrotraitée » (huile végétale hydrotraitée). Ce type de diesel est, outre les huiles végétales, produit à partir de déchets, d’huiles et de graisses résiduelles, comme les huiles de cuisson usagées…