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Ce qu’il faut savoir sur cette semaine de manifestations sous haute tension

Dans un marais poitevin de plus en plus exposé aux épisodes de sécheresse, en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, la question du partage des ressources en eau est un sujet brûlant. Elle s’illustre par des projets de méga-bassins, dénoncés par des militants réunis depuis mardi 16 juillet et jusqu’à dimanche, avec pour objectif « pour arracher un moratoire » sur la construction de ces réserves d’eau, au cœur de conflits d’usage.

Ces réserves d’irrigation réclamées par les agriculteurs locaux sont, pour leurs détracteurs, un exemple de « maladaptation » Les opposants au projet – dont Bassines Non Merci (BNM), les Soulèvements de la Terre, Attac, l’Union syndicale Solidaires et la Confédération paysanne – prévoient une semaine de discussions et d’actions.

Pour appuyer leur initiative, ils mettent en avant le soutien que leur apportent certains hydrologues, notamment le collectif des Scientifiques en Rébellion, qui désapprouvent eux aussi ces projets de méga-bassins. Les autorités affirment craindre la « grande violence » des manifestants «radicalisé»tandis qu’un syndicat agricole appelle à une contre-manifestation.

Un camp pour protester contre les mégabassins

Le camp des opposants aux projets de méga-bassin, surnommé le « village de l’eau », sera en place jusqu’à dimanche à Melle (Deux-Sèvres), sur un site de dix hectares. Chapiteaux géants, stands, un « mégacantine »« , un bar, des aires de camping, ou même un « petite enfance » pour les enfants… L’événement, initié par 120 organisations, associations, syndicats et collectifs, s’organise autour de tables rondes, d’échanges et de formations, dans une ambiance de fête.

Le site de la "village d'eau"manifestation réunissant des opposants aux projets de méga-bassins, à Melle (Deux-Sèvres), le 16 juillet 2024. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Cette rencontre militante est née avec l’accord de la commune de Melle, déjà hôte d’un événement similaire en mars 2023. « Choisir d’accueillir ce village, après celui de mars 2023 qui s’est bien passé à Melle, ne faisait pas forcément douter pour moi »assuré vendredi sur France 3 Nouvelle-Aquitaine le maire indépendant de la commune Sylvain Griffault. « Il n’y a aucune raison, si tout le monde garde son sang-froid et son calme, que cela conduise à des événements malheureux, quels qu’ils soient », il ajouta.

Car si le rassemblement de Melle a laissé de bons souvenirs au maire, les manifestations organisées en parallèle à une quinzaine de kilomètres de là, sur la commune de Sainte-Soline, ont donné lieu à d’impressionnantes scènes de violence entre les forces de l’ordre et les manifestants.

Deux manifestations non autorisées

La mobilisation des anti-bassins ne se fera pas seulement sous forme de discussions. Deux « Actions » ont ainsi été annoncés par les organisateurs. La première, prévue vendredi à Saint-Sauvant (Vienne), se tiendra sur le site d’un futur bassin. Le deuxième aura lieu Samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime). Mardi, lLa préfecture de la Vienne a interdit « toute manifestation » vendredi dans la ville de Saint-Sauvant et ses environs, faisant valoir dans un communiqué que « Les dernières manifestations non déclarées de ces mêmes organisateurs ont donné lieu à des débordements violents, avec des atteintes aux biens et aux personnes, et plus particulièrement des attaques inacceptables contre les forces de l’ordre. »

Cependant, du côté de la coordination anti-bassins, les manifestants n’ont pas « pas dans l’intention d’attaquer les agriculteurs ou leurs fermes ». Accuser le préfet « pour susciter des craintes et des tensions », Les soulèvements de la Terre maintiennent cependant l’intention des opposants de participer à « une grande marche pour obtenir un moratoire » sur les projets de méga-bassins. En mai, date de la dernière mobilisation contre ces réserves d’eau, une marche organisée dans le Puy-de-Dôme et autorisée par la préfecture n’avait donné lieu à aucun incident.

De son côté, la préfecture de la Vienne citée par France 3 souligne que «L’absence de déclaration ne permet pas les échanges habituels entre les organisateurs et les forces de sécurité et de secours« . Les préfectures des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Charente-Maritime ont également déploré mardi que « les représentants des organisations (…) n’ont pas répondu » aux invitations émises concernant les événements à venir. Ces préfectures « refuser tout dialogue avec les opposants en dehors d’une mise en scène visant à justifier des mesures répressives », BNM a rétorqué en promettant des échanges « avec les services préfectoraux compétents dans les prochains jours. »

Enfin, la préfecture de la Charente explique dans un communiqué :restent dans l’attente de la déclaration officielle des rassemblements annoncés » Samedi, rappelant que « toutes les dispositions utiles seront prises afin pour assurer la sécurité des personnes et des biens pendant cette journée« .

Une contre-manifestation de la Coordination rurale, également interdite

De son côté, la Coordination rurale, syndicat agricole majoritaire dans la Vienne, a appelé les agriculteurs à se défendre et a annoncé une contre-manifestation. « pacifique et déterminé » Vendredi à Melle, « aux côtés de la police ». Cependant, la préfecture des Deux-Sèvres, qui a pour sa part interdit « tout rassemblement non déclaré » sur son territoire, n’avait pas reçu mardi après-midi « aucune déclaration » manifestation du syndicat agricole.

« Dans tous les cas »l’arrêté préfectoral interdisant les rassemblements non déclarés dans le département du vendredi au dimanche « s’applique à tous les organisateurs envisageant un rassemblement de protestation »conclut-elle.

Une présence policière importante, comparable à celle déployée à Sainte-Soline

Quinze mois après le traumatisme de Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a présenté lundi à Niort (Deux-Sèvres) un important dispositif de police. Des unités de la force mobile vont arriver « à partir de mardi », a-t-il détaillé, ajoutant que plus de 3.000 gendarmes et policiers seront mobilisés pour les manifestations annoncées pour vendredi et samedi.

Les policiers contrôlent les voitures à l'approche de la "village d'eau" installé à Melle (Deux-Sèvres), le 16 juillet 2024. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Des chiffres comparables à ceux mobilisés pour protéger le chantier de Sainte-Soline, lorsque les policiers, certains circulant en quad, ont tiré plus de 5 000 grenades lacrymogènes en moins d’une heure et demie pour disperser les manifestants.

« Nous attendons entre 6 000 et 8 000 manifestants, dont un millier de personnes extrêmement violentes, que l’on pourrait qualifier de radicalisées », a-t-il ajouté. il a prévenu lundi matin sur franceinfo, craignant « actes de grande violence » des manifestants. « Plus d’une centaine de militants d’extrême gauche » Les ressortissants des pays européens voisins se sont vu interdire l’entrée dans le pays, a-t-il ajouté.

La Ligue des droits de l’homme, qui déploiera à nouveau des observateurs cette semaine, a réagi en dénonçant « usage immodéré et aveugle de la force » des gendarmes et des « obstacles au sauvetage » blessés. Des faits niés par les autorités.

Cammile Bussière

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