ce que révèle l’engouement autour de la vente du Doliprane au fonds américain CD&R
DÉCRYPTION – « Souveraineté nationale », « patriotisme économique », « fleuron français », « fonds de pension américain »… Dans cette affaire, tous les grands mots ont été jetés dans le débat politique.
C’est un grand classique de la scène politique française : l’émoi soudain, violent – et le plus souvent bref – autour d’un dossier industriel. Depuis vendredi dernier, c’est la perspective de la cession par Sanofi de la majorité du capital de sa filiale de médicaments grand public Opella au fonds d’investissement américain CD&R qui a enflammé les débats. Lundi, deux ministres, celui de l’Economie Antoine Armand et celui de l’Industrie Marc Ferracci, ont effectué un déplacement d’urgence sur le site de l’usine de Lisieux. Mardi, le sujet a mobilisé près d’un quart de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Mercredi, les syndicats Sanofi CFDT et CGT ont appelé à la grève.
A cette occasion, Sanofi veut opérer le même virage que celui qu’ont entrepris d’autres grands laboratoires pharmaceutiques, comme Johnson & Johnson, qui bradent leurs médicaments matures et sans ordonnance pour libérer les ressources nécessaires…