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ce que l’on sait de « Matriochka », cette campagne de désinformation russe visant les médias français

Dans son rapport publié en juin, VIGINUM, le service chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, fait état d’une campagne pro-russe visant à relayer de fausses informations et à déstabiliser les médias occidentaux. En France, cette opération prend de l’ampleur ces derniers mois selon l’institution.

Une campagne active depuis septembre 2023. Dans son rapport intitulé « Matriochka, une campagne pro-russe visant les médias et la communauté des fact-checkers », VIGINUM, en charge de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, met en garde contre la publication de faux contenus diffusés dans l’espace réservé aux commentaires sur les publications des comptes médias X, des personnalités et des cellules de fact-checking.

Comme le constatait l’AFP en janvier dernier, une publication de BFM avait été commentée par un compte baptisé Käthe. Cette dernière a demandé à la chaîne de vérifier une vidéo d’un média allemand affirmant qu’un « artiste ukrainien a scié la Tour Eiffel ». « Je vois ce genre d’informations tous les jours. Les médias officiels n’en parlent pas, que dois-je croire ? elle a écrit.

Ce profil avait également écrit sur d’autres comptes de médias français comme Paris Match, Franceinfo et Mediapart.

90 manœuvres enregistrées

Quelles informations vérifier ? Le 7 juin, Libération s’interrogeait sur la nécessité de prêter ou non attention à ce type d’attentats. Un paramètre qui dépendrait, selon le journal, de l’influence et de la portée des informations traitées.

Depuis le début de l’opération « Matriochka », VIGINUM a recensé 90 tentatives pour le discréditer en France. Ces faux profils ciblaient au total plus de 500 comptes X.

« Au vu des modes de diffusion coordonnés et inauthentiques, du caractère trompeur et trompeur des publications de Matriochka, des liens probables entre la campagne et les acteurs russes ainsi que de l’intention manifeste de nuire à l’image de la France, les critères d’ingérence numérique étrangère apparaissent être satisfaites », a estimé le service de l’État chargé de la vigilance et de la protection contre les interférences numériques étrangères.

Ce dernier ajoutant « que son mode opératoire pourrait évoluer dans les mois à venir pour améliorer la furtivité de ses processus, piéger un plus grand nombre de cibles, ou encore toucher un public plus large ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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