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Boeing parvient à un accord avec la justice américaine

La dérive du Boeing 737 et une winglet du Boeing 737 Max lors du salon du Bourget à l'aéroport de Paris-Le Bourget le 18 juin 2023.

Boeing a conclu un accord avec le ministère américain de la Justice (DOJ) dans l’affaire pénale liée aux deux crashs de 737 Max en 2018 et 2019 qui ont fait 346 morts, ont annoncé lundi 8 juillet l’avionneur américain et le ministère de la Justice.

L’accord est intervenu alors que les procureurs ont conclu que le géant de l’aérospatiale avait violé un accord antérieur concernant les crashs des avions Lion Air et Ethiopian Airlines 737 Max en Indonésie et en Éthiopie fin 2018 et début 2019. À la mi-mai, le DOJ a constaté que l’avionneur n’avait pas respecté un accord de poursuite différée (DPA) de 2021 qui l’obligeait à améliorer son programme de conformité et d’éthique après les deux accidents.

Des sources ont indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) la semaine dernière que Boeing avait une date limite pour accepter ou rejeter une proposition du ministère de la Justice qui l’obligerait à plaider coupable de fraude dans la certification du 737 Max.

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Déception des familles

En plaidant coupable, Boeing pourrait compromettre sa capacité à remporter des contrats gouvernementaux lucratifs, comme ceux du Pentagone et de la NASA. Dans ce cas, il serait toutefois toujours possible de demander des dérogations.

L’accord de plaidoyer évite néanmoins à Boeing d’aller en justice, ce qui aurait pu mettre en lumière de nombreuses décisions prises par l’avionneur avant les deux accidents survenus à moins de cinq mois d’intervalle. Il permet également à Boeing, qui aura un nouveau PDG en 2024, de tenter de tourner la page de cette crise en cherchant à obtenir l’approbation réglementaire pour l’acquisition de son fournisseur Spirit AeroSystems.

Les familles des victimes de ces deux catastrophes aériennes ont été « très déçu » en vertu de l’accord entre Boeing et le DOJ, a déclaré un avocat du cabinet Clifford qui les représente.

« Au cours des cinq dernières années, de nombreuses preuves ont été présentées qui démontrent que la culture de Boeing, qui privilégie le profit à la sécurité, n’a pas changé. Cet accord de plaidoyer ne fait que renforcer cet objectif biaisé de l’entreprise. »Robert A. Clifford a déclaré dans un communiqué.

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Le Monde avec AFP et Reuters

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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