Nouvelles locales

bloquer le chemin de Marine Le Pen vers l’Élysée

La dissolution de l’Assemblée nationale s’inscrit dans une stratégie mûrement réfléchie du président Macron : confronter Marine Le Pen aux difficultés et à l’impopularité du pouvoir pour l’empêcher de devenir présidente en 2027.

La décision d’Emmanuel Maron de dissoudre l’Assemblée nationale n’a pas été prise dans la précipitation. Depuis des semaines, tous les sondages prédisaient une victoire écrasante du Rassemblement National. Les chiffres publiés par les sondages du 9 juin ont confirmé le rejet massif de la politique du président de la République et de son gouvernement.
Jordan Bardella termine avec 31,36% des suffrages, loin devant le parti Renaissance de Valérie Hayer (14,60%) et le PS-Place-Publique de Raphaël Glucksmann (13,83%). Loin devant également LFI (9,89%), Les Républicains (7,24%), les Écologistes (5,5%) et Reconquête (5,47%). Le message est fort et clair.

Élections législatives les 30 juin et 7 juillet 2024

Un tel désaveu du parti présidentiel est lourd de conséquences. Les Français ont exprimé leur volonté d’un changement radical de politique, notamment en matière d’immigration, de sécurité, de santé, de justice et de pouvoir d’achat…. Ce sont autant de questions sur lesquelles toutes les parties traditionnelles ont échoué depuis des décennies. Seul le parti de Marine Le Pen, qui n’a jamais été au pouvoir, semble susceptible de proposer des solutions concrètes.
Les 30 juin et 7 juillet, les Français retourneront aux urnes. Il y a fort à parier que les électeurs confirmeront leur choix du 9 juin et enverront une majorité de députés RN à l’Assemblée. Le président de la République n’aura alors d’autre choix que de nommer un Premier ministre issu des rangs de la nouvelle majorité. La France connaîtrait alors une nouvelle cohabitation, identique à celle de 1997-2002, à l’issue prévisible. Cependant, la stratégie de Macron s’inscrit dans un processus de trois ans, avec pour objectif l’élection présidentielle de 2027.

Le lit de l’extrême droite

Il est vrai qu’Emmanuel Macron ne peut pas se représenter après son deuxième mandat. Mais il ne veut pas être l’homme dont la politique désastreuse a servi de terreau à l’extrême droite et permis à Marine Le Pen d’accéder à la fonction suprême. D’où sa décision de dissoudre le gouvernement. Et de laisser la direction du pays, pour trois ans, au Rassemblement national.
Trois ans, c’est assez long pour se confronter aux difficultés de l’exercice du pouvoir et à son inévitable impopularité. Car le nouveau chef du gouvernement ne pourra plus se contenter du « y’a qu’a, tabac qu’on », si commode dans l’opposition. Il lui faudra s’attaquer à tous ces problèmes qui rendent la vie si difficile aux Français.
A partir du 1ᵉʳ juillet, les prix du gaz augmenteront de 11,7 %, les Jeux Olympiques se dérouleront du 26 juillet au 11 août, et les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre. Ils offriront une grande fête, mais rendront la vie insupportable notamment aux Parisiens. . Si quelque chose ne va pas, qui sera tenu responsable ? Qui sera responsable de trois années d’insécurité, d’inflation et d’immigration, dont on ne peut imaginer qu’elles soient résolues d’ici 2027 ? Le RN saura-t-il faire des miracles ?
Emmanuel Macron avait tout cela en tête lorsqu’il a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin 2024. Il voulait barrer l’accès de Marine Le Pen à l’Élysée.
Réussira-t-il ?

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
Bouton retour en haut de la page