Bourse Entreprise

Volt-R annonce deux levées de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros

Fondée en 2022, Volt-R collecte et reconditionne les batteries au lithium usagées, qui conservent 80 % de leur capacité de stockage, pour leur donner une seconde vie. Ils proviennent notamment de scooters, de luminaires nomades, de vélos, de perceuses… Aujourd’hui, l’entreprise angevine de deeptech compte une quarantaine de clients, parmi lesquels son voisin Paranocta (luminaire nomade) et Leroy Merlin.

 » Nos batteries ont les mêmes performances que les neuves même si elles sont fabriquées avec des cellules de seconde vie. Elles disposent de 8 heures d’autonomie contre 7 pour des batteries neuves achetées en Chine. Ils sont également moins chers et respectueux de l’environnement. Nous estimons les économies de carbone par cellule reconditionnée à 70 %. explique Alban Regnier, le président fondateur et l’un des quatre associés.

VoltR, cette startup angevine qui donne une seconde vie aux batteries Lithium usagées

Cette start-up est venue s’imposer sur un marché « nouveau et innovant » contesté par « 10 à 20 » acteurs en Europe.

 » Là La spécificité de Volt-R est de se concentrer sur toute la chaîne de valeur de la seconde vie, depuis la collecte des batteries en fin de vie jusqu’à la vente, en passant par l’assemblage, mais aussi la caractérisation de la prédiction. »

Parce que l’équipe a développé deux algorithmes et développé l’intelligence artificielle capable de diagnostiquer l’état de santé d’une batterie et de prédire son vieillissement.  » Aujourd’hui, nous sommes les seuls en Europe à travailler là-dessus. »

Une levée de fonds de 4 millions d’euros

Dans le but d’industrialiser le processus de reconditionnement de ces batteries au lithium, l’entreprise annonce ce lundi un premier tour de table de 4 millions d’euros., dont 2 millions d’euros en Seed, auprès d’un groupe diversifié d’investisseurs, comprenant aussi bien des business angels que des fonds parisiens, comme C4 Ventures et Exergon. Il a également bénéficié du financement de Pays de la Loire Participations, d’Anjou Amorchage ainsi que du réseau CCI de la région.

Grâce aux fonds levés, VoltR poursuivra les premières étapes de développement de l’entreprise, notamment l’optimisation des processus de reconditionnement, la R&D et le recrutement de nouveaux talents. Actuellement ses équipes sont composées de 30 personnes dont la moitié est dédiée à l’innovation et à la R&D dans un laboratoire à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Une vingtaine d’embauches (doctorants, chercheurs…) sont prévues d’ici la fin de l’année.

 » Ces fonds servent principalement à financer les activités d’amorçage de notre entreprise, le développement de notre usine pilote (Ce démonstrateur industriel est en service depuis septembre 2023 à Verrières-en-Anjou, près d’Angers dans le Maine-et-Loire, Note de l’éditeur) ainsi que la recherche et le développement de nos produits. Une part importante de ces fonds sera également dédiée au renforcement de nos effectifs, afin d’accompagner nos équipes dans l’atteinte de nos objectifs stratégiques. »

Et d’ajouter : « L’objectif est évidemment de passer à une échelle beaucoup plus grande ».

Passer à une autre échelle

« Lorsque nous avons planifié la série A il y a trois mois, nous estimions nos besoins à six millions d’euros. Mais très vite, des investisseurs non sollicités se sont montrés très intéressés. Nous avons donc décidé de porter le montant des fonds recherchés à plusieurs dizaines de millions d’euros.» prolonge Alban Régnier. Lequel précise que ce tour de table de série A a déjà été lancé et devrait s’achever d’ici le quatrième trimestre 2024.

Cette somme servira cette fois à financer une usine de 5 000 mètres carrés. « hautement automatisé » en Anjou ou dans les Pays de la Loire. Un projet chiffré « entre 15 et 20 millions d’euros ». L’automatisation des processus concernera le démontage, les tests et le montage. « Nous prospectons actuellement pour trouver le terrain. » L’ouverture de ce site, prévue pour 2026, s’accompagnera de l’embauche d’une centaine de personnes et de la fermeture de l’usine pilote de 300 m2, qui a produit jusqu’à présent plusieurs milliers de batteries et emploie 15 personnes.

Un projet d’usine de minerai de batteries de 480 millions d’euros débarque en Gironde

La volonté de la deeptech angevine est de dupliquer ce site dans trois autres pays européens d’ici 2030. « Il est probable que ce soit en Belgique, en Pologne et en Italie, mais ce choix n’est pas figé, car l’Allemagne fait pression contre nous. »

120 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030

En termes de chiffres, Volt-R table sur un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros d’ici fin 2026. Son fondateur se projette déjà vers 2030 : « atteindre 120 millions d’euros, avec une marge d’Ebitda de 20 à 30%reconditionner 60 millions de cellules et créer 600 emplois ». Si cette trajectoire se confirme, la jeune croissance vise à sauver « 1 % de l’empreinte carbone totale de la France, soit 9 millions de tonnes de CO2 par an ». Avec un seul objectif en tête : « nous positionner comme leader européen de la seconde vie des batteries »conclut Alban Régnier.