Depuis quand Nicolas de Tavernost n’a-t-il pas connu le fameux moment de solitude de celui qui ne sait pas répondre à une question ? L’audition de BFM-TV devant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour l’attribution d’une fréquence TNT est entrée dans sa dernière partie mardi 16 juillet, et l’élue Juliette Théry espérait des précisions sur l’engagement de la chaîne dans la Journalism Trust Initiative, pour la certification d’un journalisme de confiance et de qualité, une initiative soutenue par Reporters sans frontières.
« Je ne suis pas au courant de cette affaire »a admis, un peu penaud, l’ancien patron de M6, arrivé en mai à la tête de Whynot Media, propriétaire de la chaîne d’information depuis moins de trois semaines. « C’est la page 45 de votre dossier, Monsieur le Directeur Général. »a taquiné le président d’Arcom, Roch-Olivier Maistre.
L’échange a été relativement anodin et malveillant, mais représentatif de l’incompréhension qui a régné entre les deux parties pendant une heure et demie. D’un côté, les dirigeants de la chaîne (le directeur général de l’information du groupe, Hervé Beroud, le directeur général de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel, accompagné de la journaliste Apolline de Malherbe et de la directrice de production, Anne-Sophie de Chaisemartin) semblaient être venus compter sur leur bonne mine – l’absence de sanctions du régulateur contre la chaîne pour des questions de pluralisme, talon d’Achille de leur concurrente CNews – pour convaincre l’autorité d’autoriser BFM-TV sur la TNT pour dix ans supplémentaires. De l’autre, l’autorité attendait des engagements fermes et précis pour garantir l’indépendance et la fiabilité de l’information sur la chaîne jusqu’alors détenue par Patrick Drahi.
« Des réunions périodiques avec la rédaction, des auditions… »
Dès la première question, le conseiller Hervé Godechot a donné le ton en évoquant la nouvelle la plus brûlante, qui a suscité une vive émotion à la rédaction : la révélation par MédiapartMercredi 10 juillet, des SMS de Marc-Olivier Fogiel et Ruth Elkrief ont été échangés avec Véronique Waché, la communicatrice de Nicolas Sarkozy, et Mimi Marchand, la patronne de Bestimage, en vue d’organiser en 2020 une interview avec Ziad Takieddine. « Que pouvez-vous mettre en œuvre ? (…) garantir l’indépendance de l’information sur BFM-TV ?tant à l’égard du pouvoir politique que du nouvel actionnaire, Rodolphe Saadé, a demandé le conseiller.
Dans leur discours d’ouverture, les dirigeants ont proposé la création d’un « baromètre du temps de parole politique » Elle a également rappelé l’existence du comité d’éthique dont dispose déjà la chaîne et promis de mettre à jour la charte éthique tous les cinq ans. Mais quoi d’autre ? Les membres de l’Arcom attendaient. « Peut-on avoir des engagements concrets pour des rencontres périodiques avec la rédaction, une audition ? (…) par l’organe de gouvernance, une publicité externe plus forte des travaux du comité ?a insisté Roch-Olivier Maistre, en appui au conseiller Denis Rapone, qui est revenu sur le sujet un peu plus tard.
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