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Bernard Pivot repose dans sa dernière demeure, il est désormais aux côtés de ses parents dans le Beaujolais

Un homme simple, fidèle et amoureux des mots. Le petit village de Quincié-en-Beaujolais a célébré les obsèques de Bernard Pivot. Sa famille, ses amis et des centaines de personnes lui ont rendu hommage.

Il pleuvait dans le village d’enfance de Bernard Pivot. Quincié-en-Beaujolais a écrit le dernier chapitre de l’écrivain et journaliste décédé le 6 mai à l’âge de 89 ans. Il a accompagné des millions de téléspectateurs et reste populaire dans le cœur de nombreux Français.

Le cercueil du citoyen le plus célèbre du village a quitté l’église en milieu d’après-midi pour rejoindre le cimetière, pour une inhumation dans la plus stricte intimité.

Dans les rues du village, l’émotion était palpable, des proches d’ici et d’ailleurs ont témoigné :

« C’était mon ami d’enfance, il a eu plus de succès que moi, mais il est toujours resté fidèle en amitié. Il venait au village, s’asseyait au bistro sans chichi, une simplicité exceptionnelle», raconte en larmes un habitant. avec des yeux, né la même année que Bernard Pivot. Un ami parisien proche du monde de l’édition raconte une histoire émouvante

J’étais fan depuis le début, avant même de le connaître, il est toujours resté humble, il était génial et j’avais envie d’être là pour son grand départ.

La première dame, Brigitte Macron, est arrivée en début d’après-midi.

Vers 14h30, la cérémonie a débuté avec la mélodie d’un concerto de Rachmaninov. Les filles de Bernard Pivot lisent des textes écrits par leur père, dans lesquels il remercie Quincié et le Beaujolais de lui avoir tant apporté.

Une de ses filles raconte : « Les livres veillaient sur nous, l’argent que je dépensais en librairie le faisait rire, mais j’aurais pu vous offrir celui-là ! Le dernier livre que notre père a lu était « L’origine des larmes de Jean-Paul Dubois. J’étais si fière d’être ta fille, merci papa.

Il y avait des anonymes et des personnalités du monde de la culture, de l’édition, de la gastronomie et des écrivains. Erik Orsenna, de l’Académie française, raconte avoir perdu un grand frère :

« Ce sont les merveilles de l’amitié, on n’a pas besoin de parler, il y a quelque chose comme une source, c’est de là que vient sa formidable générosité. »

L’écrivain Eric Emmanuel-Schmitt lui doit beaucoup : « quand j’étais enfant c’est lui qui m’a montré qu’il existe des auteurs vivants ».

Bernard ne parlait pas des livres qu’il n’aimait pas, il ne critiquait pas les gens, c’est rare dans notre monde. Il prit un air joyeux en regardant la comédie humaine.

L’écrivain Pascal Brückner a succédé à Bernard Pivot à la tête du Goncourt, il était également présent à la cérémonie. »Je l’ai vu l’année dernière, il venait déjeuner au Goncourt, très faible, gentil, attentionné, il était là un peu comme le gardien de cette assemblée« .

L’office n’a pas été filmé, mais des haut-parleurs installés à proximité de l’église ont permis à la foule de suivre la cérémonie en direct. Sous des chapiteaux blancs, des registres de condoléances ont été placés, pour recueillir des paroles d’hommage.

Une réception ouverte à tous a été proposée dans la salle polyvalente de la ville, bien sûr c’est la cuvée Bernard Pivot qui a été servie. Selon le maître de chai de la cave coopérative de Quincié-en-Beaujolais, aujourd’hui Agamy (anagramme de Gamay), la cuvée Beaujolais Villages au nom du journaliste, est à son image « dans l’élégance, le plaisir et la gourmandise ». Et puis, comme le veut la tradition, des brioches pralinées étaient proposées, en touche finale, c’était le plaisir coupable de celui qui aime la nourriture et les mots.

La journée d’hommage clôt les guillemets sur une page de l’histoire de la vie culturelle française.

Cammile Bussière

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