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Avec la réforme du RSA, « au bout de six mois, nous sommes à 42% de retour à l’emploi », se félicite le directeur général de France Travail

Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, était l’invité éco de franceinfo vendredi 25 octobre. Il a répondu aux questions de Camille Revel.

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Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, était l'invité écolo de franceinfo vendredi 25 octobre 2024 (FRANCEINFO/RADIO FRANCE)

Au troisième trimestre, on comptait 3 021 600 demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégorie A en France, hors Mayotte. La « catégorie A » regroupe les personnes qui n’ont exercé aucune activité. Ce chiffre n’augmente guère puisque sur un quart cela représente une augmentation de 0,2%, et de 0,1% sur un an.

franceinfo : Le nombre de demandeurs d’emploi n’augmente pas beaucoup, mais ne diminue pas non plus.

Thibaut Guilluy : Non, en fait, ça ne baisse pas non plus. Il y a clairement un ralentissement. Et, fin 2023, tous les prévisionnistes prévoyaient un chômage à 7,9 % et même certains, les plus pessimistes, à 8 %. Nous avons donc réussi à contenir la hausse du chômage au cours de l’année.

La situation actuelle est-elle plus favorable au recrutement des demandeurs d’emploi ? ?

Ces dernières années, le taux de chômage a fortement diminué. Nous sommes passés d’un peu plus de 10 % à près de 7 %. Cela rétablit donc un peu l’équilibre entre salariés et candidats. J’étais récemment à Royan, où nous innovons chez France Travail avec ce qu’on appelle le reverse job dating, où ce sont les patrons qui viennent plaider, présenter leur entreprise aux demandeurs d’emploi, créer une rencontre.

Si on regarde dans le détail, cela augmente très légèrement pour les hommes, il est stable pour les femmes. Pour les 50 ans et plus, on constate une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi de 0,8%. On ne peut pas déplacer ce levier de l’emploi des seniors ?

Ce n’est pas ce que je dirais car le taux d’emploi des seniors n’a jamais été aussi élevé, on a tendance à l’oublier. Il progresse. Cela dit, nous sommes en retard sur la classe européenne et nous devons donc continuer à investir clairement dans l’emploi des seniors. C’est ce que nous faisons à France Travail. Nous devons mieux soutenir les cours de reconversion, c’est pourquoi nous investissons également massivement dans la formation. Je pense à un programme que nous avons lancé : « Senior Asset » par exemple, qui touchera à titre test 1 000 demandeurs d’emploi seniors en Ile-de-France. Et puis il faut aussi mobiliser les entreprises pour changer un peu la donne. état d’espritcar de temps en temps nous avons des recrutements stéréotypés.

Nous sommes en train d’examiner le budget. Chez France Travail, 500 suppressions de postes sont prévues. Avec ces ressources humaines au moins, parviendrez-vous à tenir l’objectif de plein emploi d’Emmanuel Macron, donc un taux de chômage à 5% à la fin du quinquennat ? ?

En effet, pour parvenir au plein emploi (et c’est tout le sens de la création de France Travail), il faut tendre la main à ceux qui étaient loin de l’emploi. Je pense notamment aux bénéficiaires du RSA. Dès le 1er janvier 2025, plus d’un million d’entre eux seront inscrits à France Travail. Et je pense aussi aux jeunes : « Avenir professionnel » est un dispositif que nous sommes en train de monter en puissance dans les lycées professionnels pour accompagner également ces jeunes. Il y a aussi des personnes handicapées. Nous sommes confrontés à ces défis.

« Nous avons besoin de ressources, nous avons besoin de conseillers, car accompagner les personnes vers l’emploi, c’est d’abord du personnel, c’est d’abord des personnes, c’est d’abord de la relation. »

Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail

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Je consacre mon temps à sensibiliser les dirigeants politiques pour que les emplois soient efficacement préservés car ils sont des conseillers, qui contribuent à accompagner et accélérer le retour à l’emploi des personnes et répondent aux besoins des entreprises. Et c’est ainsi qu’elle contribue également à la réduction des déficits publics. L’emploi, l’accès au travail pour le plus grand nombre, en est la clé. Et France Travail est l’outil du plein emploi. Notre dotation financière, en revanche, est entretenue par le gouvernement. Cela vaut un milliard 200 millions d’euros.

La réforme du RSA sera généralisée au 1er janvier. Une expérimentation de contrats de travail de 15 heures d’activité hebdomadaire est en cours, avec possibilité de sanctions en cas de non-respect. Cela inquiète particulièrement les associations. Vous avez pu tirer un premier bilan de cette expérimentation ?

Ce qui est sûr, c’est que les bénéficiaires du RSA ont été mis sur le bord depuis très longtemps. Plus d’un sur deux séjourne au RSA plus de quatre ans, avec très peu de contacts. Nous avons donc décidé, avec les départements de France et le soutien de l’État, de proposer un accompagnement intensif : minimum 15 heures d’activité par semaine. Près de 55 000 allocataires du RSA ont bénéficié à ce jour de ce soutien. Parce que nous apprenons sur chaque territoire à accompagner au mieux chacune de ces personnes. Et 92% sont très satisfaits de cet accompagnement.

Les résultats sont là puisqu’au bout de six mois, 42% d’entre nous ont retrouvé un emploi. Après douze mois, nous avons même enregistré des taux de retour à l’emploi de 54 %. Et cette sortie durable du RSA, c’est bien pour les personnes qui sortent de l’exclusion, c’est bien parce qu’on apporte aussi des réponses très concrètes aux entreprises qui ont du mal à recruter, et c’est moins d’allocations à financer et plus de cotisants pour soutenir notre modèle social. .

Cammile Bussière

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