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Le troisième porte-avions chinois commence ses essais en mer

Le Fujian a effectué son premier voyage en mer au large de Shanghai le 1er mai. Il s’agit du troisième porte-avions chinois et surtout du premier conçu et construit par la Chine. C’est aussi le premier équipé de catapultes, une technologie que seuls les États-Unis et la France ont mise en œuvre jusqu’à présent.

Moins de deux ans après son lancement au chantier naval Jiangnan de Shanghai le 17 juin 2022, le Fujian a appareillé mercredi 1er mai pour entamer ses essais en mer. Ceux-ci concernent d’abord les systèmes de production d’énergie, de propulsion, de navigation et de sécurité. Une fois les tests de la plateforme réussis, ce sera au tour des capacités militaires du bâtiment d’être testées.

Long de 316 mètres pour une largeur maximale de 76 mètres au poste de pilotage (39 à la ligne de flottaison), le Fujian, premier et pour l’instant unique exemplaire du type 003, aura un déplacement de plus de 80 000 tonnes à pleine charge, ce qui en fera le plus grand navire de guerre du monde après les porte-avions américains. Sa propulsion, très conventionnelle, est assurée par huit chaudières alimentant des turbines à vapeur produisant l’énergie nécessaire à la rotation de quatre lignes d’arbres. Le bâtiment est dimensionné pour accueillir une flotte aérienne de plus de 50 avions, dont 40 avions de combat. Ce dernier sera lancé au moyen de trois catapultes (deux à l’avant, une du côté de la piste oblique), qui seront a priori des systèmes électromagnétiques développés par les Chinois. Les appareils seront récupérés par arrêt des brins. Le Fujian est donc un CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off Barrier Arrested Recovery), qui permettra à la Chine de rejoindre le club très fermé des nations possédant ce type de bâtiment. Un club dont font aujourd’hui seuls partie les Etats-Unis et la France.

Troisième porte-avions chinois, le Fujian rejoindra le Liaoning et le Shandong, mis en service en 2012 et 2019. Des navires de type STOBAR (Short Take-Off Barrier Arrested Recovery) équipés d’un tremplin à l’avant pour lancer leurs avions et d’une piste oblique avec arrêt points pour les récupérer. Le Liaoning (type 001) est pour mémoire l’ancien Varyag, sistership du russe Kuznetsov. Ce bâtiment, lancé en 1988, est resté inachevé après la chute de l’URSS. La coque, achetée en 1998, a été remorquée jusqu’en Chine et finalement terminée par les chantiers navals de Dalian. Long de 304 mètres pour un déplacement de plus de 65 000 tonnes en charge, le Liaoning peut embarquer 40 avions, dont 26 avions de combat J-15, la version chinoise du Su-33 russe. Quant au Shandong (type 002), il a été développé sur la base du Liaoning mais bénéficie de diverses améliorations tout en étant un peu plus grand (315 mètres, 70 000 tpc). Ce bâtiment, capable d’embarquer 44 avions (dont 32 J-15) fut le premier porte-avions entièrement construit en Chine.

Et Pékin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’un nouveau porte-avions est déjà en construction. Il s’agirait du premier type 004, dont la Chine pourrait construire jusqu’à quatre exemplaires. Une plateforme de plus de 100 000 tonnes qui serait équipée d’une propulsion nucléaire.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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