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Au Venezuela, le gouvernement intensifie la répression contre les leaders de l’opposition entrés dans la clandestinité

La présidente du Tribunal suprême de justice du Venezuela (TSJ), Caryslia Rodriguez (au centre), prononce une déclaration de la Cour suprême du Venezuela sur les résultats de l'élection présidentielle du pays, à Caracas, le 22 août 2024.

Cachée sous un sweat à capuche noir à l’arrière d’une moto : la leader de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, 56 ans, a dû se faire discrète pour participer aux manifestations du samedi 17 août, revendiquant la victoire d’Edmundo Gonzalez, 74 ans, à l’élection présidentielle du 28 juillet. Ce dernier, qui affirme avoir remporté plus de 60% des voix face à Nicolas Maduro, a préféré ne pas y assister. Ses milliers de partisans ont dû se contenter d’affiches de leur candidat, accrochées sur le camion sur lequel circulait Mmoi Machado a défilé dans les rues de Caracas.

Depuis l’élection, les deux leaders de l’opposition vivent cachés, craignant d’être arrêtés. Le 5 août, le parquet vénézuélien a ouvert une enquête pénale à leur encontre, notamment pour « incitation à la désobéissance à la loi, incitation à l’insurrection et association de malfaiteurs ». Ces dernières semaines, la répression menée par le gouvernement contre ses opposants, qu’il accuse d’être des « instigateurs de la corruption », a été aggravée par la situation. «  fascistes »est devenu encore pire. «  Le régime a décidé de persécuter, d’emprisonner et d’assassiner ses compatriotes »a dénoncé M. Gonzalez dans une vidéo publiée sur le réseau social X. Cinq de ses collaborateurs sont réfugiés depuis cinq mois dans la résidence diplomatique argentine et espèrent pouvoir quitter le pays.

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Selon les autorités, vingt-sept personnes ont été tuées, 190 blessées et 2 400 détenues dans les différentes mobilisations depuis le 28 juillet. Parmi les personnes arrêtées, souvent accusées «  terrorisme »Parmi les personnes arrêtées figurent plusieurs dirigeants de partis d’opposition, 129 mineurs, un prêtre et une dizaine de journalistes, selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.

« Étouffe toute critique »

Le Syndicat national des travailleurs de la presse s’est déclaré mercredi préoccupé par le sort de la journaliste Ana Carolina Guaita, sur le site La Patillaun critique du gouvernement, après son arrestation mardi après-midi. «  Nous ne connaissons pas l’emplacement de (c’est) détentionn »a déploré Marco Ruiz, le président du syndicat, auprès de l’Agence France-Presse (AFP).

«  Le régime tente d’étouffer toute critique à son égard »regrette Oscar Murillo, coordinateur général de l’ONG Provea, qui défend les droits de l’homme dans le pays et prévient que le gouvernement se prépare « une série de lois visant à durcir encore davantage la répression ».

Jeudi 15 août, l’Assemblée nationale, où le parti de Nicolas Maduro détient 256 des 277 sièges, après le boycott des élections législatives de 2020 par l’opposition, a approuvé une loi visant à réguler les ONG.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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