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Au Sénégal, les nouveaux dirigeants veulent renégocier les contrats signés avec des entreprises étrangères, notamment pour la gestion des ressources naturelles

Un comité chargé du sujet a été mis en place lundi, conformément à une promesse de campagne des nouvelles autorités élues en avril, pour préparer la renégociation des conditions des contrats passés avec le secteur privé dans certains secteurs stratégiques.

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Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, le 16 mai 2024. Illustration. (SEYLLOU / AFP)

C’était l’une des grandes promesses de la campagne victorieuse du duo Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko lors de l’élection présidentielle de Sénégal : renégocier les contrats signés avec des entreprises étrangères dans des secteurs stratégiques, notamment les ressources énergétiques. Des contrats qui, selon les nouvelles autorités, arrivées au pouvoir début avril, ne sont pas assez favorables au Sénégal. Un groupe chargé de piloter les opérations sur le sujet a été installé lundi 19 août.

Le comité, composé d’experts juridiques, fiscaux et du secteur énergétique, devra d’abord se familiariser avec de nombreux contrats car les choses doivent être faites avec soin, insiste le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. : « Contrairement à ce que certains ont dit, la logique n’a jamais été de tout raser, ni même de nationaliser comme certains le pensent. La logique est de travailler de manière rigoureuse et méthodique. »

Cette annonce intervient alors que de nouvelles installations pétrolières et gazières très attendues dans le pays, cofinancées avec des partenaires étrangers, commencent à fonctionner. Cette initiative constitue donc une nouvelle orientation économique, mais pas seulement selon Abdoulaye Ba, chargé de programme au Natural Resources Governance Institute (NRGI). : « C’est vraiment une démarche qui va dans le sens de repositionner l’intérêt de l’Etat du Sénégal dans la gestion de ses ressources naturelles en se dotant des meilleurs avantages possibles :qu’elles soient économiques, sociales ou environnementales. »

Pour les autorités sénégalaises, l’objectif affiché est de revenir à la table des négociations avec des entreprises bien préparées. « C’est un travail fastidieux qui permettra à l’Etat d’avoir les moyens de poser ou d’imposer la discussion avec les partenaires pour rediscuter, réorienter ces différentes conventions »explique Ousmane Sonko.

Mais la manière dont se dérouleront les échanges avec les entreprises n’est pas sans risques et représente un véritable défi pour les autorités selon Abdoulaye Ba, du NRGI. : « Si l’État négocie mal ou s’il y a des soupçons de corruption, si ce processus ne prend pas en compte les principes de gouvernance et de transparence dans la gestion des ressources extractives, il peut y avoir un risque pour le Sénégal.

« C’est à l’État de préserver son image pour attirer les investisseurs. »

Abdoulaye Ba, chargé de programme à l’Institut de gouvernance des ressources naturelles

franceinfo

La crainte de voir les partenaires étrangers ne plus investir, voire se désengager du Sénégal, est le principal argument repris par les détracteurs du gouvernement et de ce nouveau comité. Au début de l’année, Macky Sall, qui était encore président de la République, avait même déclaré que ces renégociations auraient « Des conséquences économiques désastreuses ».

Le Sénégal veut renégocier les contrats avec les entreprises étrangères : reportage de Gwendal Lavina

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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