au Liban, les téléavertisseurs annonçaient la guerre

Beyrouth est redevenue une zone de guerre et tout le Liban est au bord du chaos. Tout a commencé le 17 septembre, lorsque des centaines de bips ont explosé simultanément, faisant 9 morts et près de 2 800 blessés. Ce jour-là, à 15h30 précises, des explosions retentissent dans tout le pays, et même en Syrie. Des pagers, ou pagers, petits boîtiers des années 1990, ont été piégés.

Vingt-quatre heures plus tard, de nouvelles détonations retentissent : il s’agit de talkies-walkies qui contiennent une charge explosive. Tous ces appareils étaient utilisés par des membres du Hezbollah. Ces attaques n’ont pas été revendiquées mais attribuées aux services secrets israéliens.

Rapidement, les raids israéliens ont ciblé l’ensemble du personnel du Hezbollah pour décimer le mouvement, jusqu’à son leader historique depuis trois décennies, Hassan Nasrallah, éliminé le 27 septembre. Au Liban, le Hezbollah est une sorte d’État dans l’État, à la fois force politique au Parlement et une milice qui compterait plus de combattants que l’armée libanaise. Et il ne semble pas prêt à capituler, appelant à la résistance, voire à la vengeance.

Le Liban risque-t-il de retomber dans la guerre civile ? Plus d’un million de personnes ont déjà dû fuir leur foyer, soit un quart de la population libanaise.

Un reportage de Rola Tarsissi, Clément Le Goff, Elodie Delevoye et Marielle Krouk, diffusé dans « Envoyé spécial » le 10 octobre 2024.

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