Au lendemain du sabotage des lignes ferroviaires, la SNCF annonce des perturbations et des retards pour samedi, un retour à la normale lundi
Bien que la situation s’améliore, la circulation des trains reste perturbée samedi 27 juillet, au lendemain d’un attentat « massif » contre le réseau TGV, qui n’a pas encore été revendiqué. « Un retour complet à la normale est attendu à partir de lundi » a rapporté le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete.
- Sur les axes Nord, Bretagne et Sud-OuestSept TGV sur dix circuleront en moyenne samedi, avec des retards moyens d’une à deux heures, a annoncé la SNCF samedi matin. Le trafic sera encore perturbé dimanche « sur l’axe Nord »Mais il « devrait s’améliorer sur l’axe atlantique pour les retours du week-end ».
- Sur la ligne à grande vitesse Estla circulation a repris normalement.
A la gare Montparnasse, devant les journalistes, le ministre délégué aux Transports démissionnaire, Patrice Vergriete, a précisé que « Sur les 800 000 voyageurs qui devaient se déplacer ce week-end, huit sur dix auront pris le train. » Il a ajouté que « Samedi, 150 000 passagers sur 250 000 ont été transportés. »
Le ministre et le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ont félicité ces dernières heures les cheminots du pont. « Les cheminots ont travaillé sous la pluie et de nuit pour réparer les fils endommagés. Je suis fier. Les clients ont applaudi au départ des TGV, ils ont compris notre mobilisation. Je les remercie de leur compréhension. », M. Farandou a souligné qu’en raison de la situation exceptionnelle, les agents SNCF en gare ont fait preuve de souplesse, laissant monter plus de personnes qu’il n’y avait de places dans les trains ou s’abstenant de contrôler les billets.
« Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation »
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles à fibre optique passant à proximité des voies et assurant la transmission d’informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages…) ont été sectionnés et incendiés à divers endroits du réseau. Pour l’heure, aucune réclamation n’a été reçue. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour « atteintes à des biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », « atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée » et « association de malfaiteurs ».
Les incendies criminels ont touché des postes d’aiguillage à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est). En revanche, un acte de malveillance a été déjoué sur la LGV Sud-Est, à Vergigny (Yonne), par des cheminots qui effectuaient des opérations de maintenance durant la nuit, selon le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Des sabotages similaires avaient eu lieu l’an dernier en Allemagne, ou sur la LGV Est, en janvier 2023.
Interrogé samedi sur les mesures de sécurité protégeant la circulation des trains, Patrice Vergriete a indiqué qu’elles avaient été renforcées en Ile-de-France. « La SNCF y consacre 35 millions d’euros par an »a-t-il dit, ajoutant qu’il « il n’y a pas eu d’alerte » avant le sabotage. Mais « après ce qui s’est passé hier »le ministre démissionnaire a annoncé que des mesures de surveillance supplémentaires avaient été mises en place « notamment sur la LGV Sud-Est, où le sabotage a été déjoué. » Il a évoqué la mobilisation d’une cinquantaine de drones, d’hélicoptères de gendarmerie et de patrouilles.
La SNCF et le ministère des Transports n’ont pas commenté l’enquête en cours, renvoyant les questions aux ministères de l’Intérieur et de la Justice. M. Vergriete a seulement évoqué « Une cinquantaine d’enquêteurs sur le pont pour élucider et retrouver les responsables de cette opération criminelle de sabotage. »
L’attaque s’est produite quelques heures seulement avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rejoindre la capitale, provoquant un immense chaos dans les gares tôt vendredi matin. Le trafic routier était par ailleurs très dense vendredi pour le dernier week-end de juillet, selon Bison futé.