« Au cœur des Jeux » sur France 2, la nouvelle série « carte blanche » des frères Naudet sur les JO de Paris 2024
France 2 – L’éléphant
Pour « Au Cœur des Jeux », les frères Naudet sont allés sous la Seine avec la maire de Paris, Anne Hidalgo.
TÉLÉVISION – « Nous vous emmenons dans des lieux et auprès de personnes que vous ne pourriez jamais découvrir sans nos caméras. » C’est la promesse des frères Naudet avec Au cœur des Jeuxleur série documentaire événement sur les coulisses des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les deux premiers épisodes de 52 minutes sont diffusés ce soir à 21h10 sur France 2.
En plus de cette série, les cinéastes Jules et Gédéon Naudet ont été choisis pour réaliser le film officiel, qui sortira en 2025. Depuis plus de vingt ans, le duo raconte les grands événements historiques à travers de petites histoires humaines. Avec leur documentaire New York : 11 septembreles deux résidents franco-américains ont acquis une renommée internationale. En France, le public les connaît également pour leur documentaire Netflix 13 novembre : Fluctuat nec mergitur sur les attentats de 2015, et celui sur l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Pour Paris 2024, ils ont suivi pendant des mois ceux sans qui les Jeux ne pourraient avoir lieu, des anonymes aux personnalités politiques et aux sportifs. Ils racontent HuffPost Ce tournage extraordinaire est loin d’être terminé.
Cette série documentaire est différente de vos projets précédents. Comment l’avez-vous abordée ?
Gédéon Naudet : Nous voulions revenir à nos premiers amours du style « cinéma vérité », que nous avions adopté pour notre documentaire sur le 11 septembre. Nous avions commencé 3 à 4 mois avant les attentats, nous repartions le matin avec beaucoup de batteries sans jamais savoir ce qui allait se passer. Nous nous sommes dit qu’il était temps de retourner vivre, de prier pour être au bon endroit au bon moment. Et nous voulions aussi enfin faire un film sur quelque chose de joyeux, d’inspirant, et pas compliqué et très sérieux. Entre nous, si nous avions pu faire une comédie musicale, nous l’aurions fait.
Vous donnez la parole à des acteurs de Paris 2024 qu’on voit moins. Pourquoi ?
Jules Naudet :Le fil conducteur de tous nos documentaires a toujours été l’humain. Nous ne voulions pas faire une série qui ne montrerait que des gens d’en haut, nous voulions montrer ceux qui opèrent dans l’ombre, comme les chefs de chantier, ceux qui prélèvent des échantillons sous les ponts de Paris à 5 heures du matin, les bénévoles qui dirigent l’ambiance, l’architecte d’ArcelorMittal chargé d’assembler les anneaux de la Tour Eiffel… Nous avions deux règles : être là où il n’y a pas d’autres caméras – d’ailleurs, s’il y avait d’autres caméras, nous ne filmerions pas – et toujours trouver ce lien émotionnel avec le spectateur.
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Joseph, grand amateur de sport, est l’un des bénévoles chargés de créer l’ambiance.
Y a-t-il une rencontre qui vous a particulièrement marqué ?
GN :Celui qui me vient à l’esprit, c’est ce professeur qui essaie d’intéresser ses élèves de huit ou neuf ans, de leur apprendre les mathématiques, le français, l’histoire à travers les Jeux Olympiques. Quand nous sommes arrivés dans son école, il faisait passer un quiz à ses élèves parce qu’il avait réussi à obtenir des places pour une compétition paralympique à Roland Garros. Les dix meilleurs ont été choisis pour y assister et on voit le bonheur de ceux qui ont gagné. On découvre qu’un professeur seul peut transmettre un message extrêmement puissant.
JN: J’ai beaucoup suivi le relais de la flamme et je suis fascinée par ces gens, ce cirque ambulant de 450 personnes qui sillonnent la France six jours par semaine pendant des mois. Les gardiens de la flamme sont appelés les nounous de la Flamme. Ils la bichonnent toute la journée et, le soir, la lanterne dort dans leur chambre. Ils lui donnent un petit biberon, comme ils disent, avec un peu de paraffine pour qu’elle tienne la nuit, et puis ils dorment, bercés par cette flamme olympique ancestrale. C’est merveilleux.
Vous avez également suivi des personnalités plus connues, notamment Tony Estanguet. Le CIO vous a-t-il donné accès à tout ce que vous vouliez filmer ?
JN: Oui, c’était le contrat qu’on avait, on voulait avoir carte blanche absolue. Il y a certaines choses dont on ne parle pas pour des raisons de sécurité, et d’autres pour des raisons de confidentialité, comme la cérémonie d’ouverture pour ne pas gâcher la surprise. Mais sinon, on est invité partout, même à des réunions avec des moments un peu compliqués. Et c’est ce qui me fascine chez Tony Estanguet, c’est ce kayakiste du Sud-Ouest, qui se retrouve tout d’un coup homme politique, chef d’orchestre, PDG avec des dizaines de milliers de personnes sous ses ordres. Donc forcément, il y a des frictions. Mais il y avait une grande confiance.
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Tony Estanguet a ouvert la porte à toutes ses réunions pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Y a-t-il un endroit particulier où vous avez pensé : « C’est incroyable d’être ici » ?
JN: Le bassin d’Austerlitz était absolument surréaliste. J’avais l’impression d’être dans un film de Stanley Kubrick, avec une sorte de cathédrale inversée, des tunnels où l’on passait sous la Seine.
GN: C’est vrai qu’il y avait quelque chose d’un peu surréaliste avec le maire qui s’arrêtait en plein milieu du tunnel, exactement sous la Seine, et qui nous regardait tous en disant « Si j’étais toi, je ferais un vœu » car cela n’arrivera plus jamais. Ce qui veut dire que vous pouvez même être ébloui par un tunnel d’égout.
Votre documentaire intéressera-t-il les téléspectateurs qui n’aiment pas le sport ?
JN: En fait, il y a très peu de sport dans ces épisodes pré-olympiques. Même avec les athlètes. Derrière leur uniforme, on essaie de faire voir l’être humain, une mère, un père, une fille, un fils. C’est une série sur des gens qui arrivent à faire des choses incroyables. En fait, on a vraiment fait une connerie. On aurait dû appeler le documentaire « Au cœur des gens » et non « Au cœur des Jeux ».
GN: Les Jeux ne sont pas seulement un sport, ils sont une promesse, ils sont quelque chose qui unit les gens, où nous mettons de côté toute l’horreur de l’actualité pour construire quelque chose de positif.
Vous tournez depuis 100 jours, mais c’est loin d’être terminé ?
JN: Nous tournons depuis environ quatre mois. Ces premiers épisodes sont pour nous un simple entraînement au marathon, car nous avons encore deux épisodes que nous tournons pendant les Jeux olympiques et paralympiques et qui sortiront quelques jours après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Le défi est aussi terrifiant qu’extraordinaire. Nous allons entrer dans un rythme encore plus fou.
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