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Au Canada, les feux de forêt de 2023 ont contribué à l’augmentation significative des émissions de gaz à effet de serre

Le chef des pompiers de Hinton, Mac de Beaudrap, et un agent de la GRC accueillent les résidents de retour à Jasper, en Alberta, le vendredi 16 août 2024.

Des incendies de forêt record ont propulsé le Canada au quatrième rang des principaux émetteurs de gaz à effet de serre au monde en 2023, selon une étude publiée mercredi 27 août par Nature Écologie et ÉvolutionCe qui jette également le doute sur la capacité future des forêts du pays à capter et stocker des quantités importantes de dioxyde de carbone. Un nombre important d’incendies ont éclaté au Canada en 2023, avec 15 millions d’hectares – soit 4 % de la superficie forestière totale du pays – brûlés et plus de 200 000 personnes évacuées.

En examinant les données satellitaires sur la présence de carbone dans les panaches de fumée des feux de forêt qui ont ravagé de mai à septembre 2023, les chercheurs ont déterminé que 2 371 mégatonnes de dioxyde de carbone (CO2) et du monoxyde de carbone (CO) ont été libérés. Le Canada est ainsi passé de la onzième à la quatrième place dans la liste des plus grands émetteurs de CO.2 dans le monde, derrière la Chine, les États-Unis et l’Inde.

Les chercheurs préviennent que le temps chaud et sec qui est à l’origine de ces incendies devrait devenir la norme d’ici 2050 et qu’il est « susceptible d’entraîner une augmentation de l’activité des incendies ». « Cela soulève la question de savoir si des incendies potentiellement plus fréquents et plus intenses au cours des prochaines décennies réduiront la capacité des forêts canadiennes à servir de puits de carbone. »Brendan Byrne, auteur principal de l’étude, a déclaré à l’Agence France-Presse.

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Un impact catastrophique dans certaines régions

La forêt boréale du Canada, une vaste zone s’étendant de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique, contient d’importantes quantités de carbone séquestré et, à mesure que la végétation des forêts brûlées repousse au fil des décennies, le carbone libéré par les incendies est généralement réabsorbé.

Cependant, l’augmentation de la taille et du nombre d’incendies, combinée aux sécheresses dans certaines régions, pourrait ralentir la régénération des forêts et « empêcher l’absorption du carbone »Selon l’étude, le Canada doit revoir à la baisse son niveau d’émissions de combustibles fossiles autorisées afin de « compenser la réduction de l’absorption de carbone par les forêts »l’étude conclut.

Le gouvernement canadien s’est engagé, dans le cadre de l’Accord de Paris, à réduire ses émissions de carbone de 40 à 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Alors que l’activité humaine a réchauffé la planète au cours des deux dernières décennies, la fréquence et l’intensité des feux de forêt ont plus que doublé dans le monde entier, selon une autre étude publiée en juin dans la même revue.

Si la saison des feux de forêt au Canada a été moins intense en 2024, elle a néanmoins eu des conséquences catastrophiques dans certaines régions. Par exemple, en juillet, Jasper, une ville touristique de l’ouest du Canada, a été partiellement détruite.

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Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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