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Au Burkina, le régime de transition militaire prolongé pour cinq ans

Le régime militaire du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022 par un coup d’État, y restera cinq années supplémentaires dans le cadre de la transition, selon une charte adoptée samedi 25 mai à à l’occasion des rencontres nationales organisées à Ouagadougou.

« La durée de la transition est fixée à 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a annoncé le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation de ces rencontres, à l’issue des travaux. Selon l’article 22 de la charte signée samedi soir par le capitaine Traoré et qui entre en vigueur immédiatement, des élections peuvent toutefois être organisées. « avant cette échéance si la situation sécuritaire le permet ».

Le capitaine Traoré, dont le statut va de « président de transition » a « président du Faso »pourra également se présenter au « élections présidentielles, législatives et municipales »qui devra être organisée à l’issue de cette période, a poursuivi le colonel Diallo.

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Les réunions nationales, qui devaient initialement se terminer dimanche, ont réuni des représentants de la société civile, des forces de défense et de sécurité et des députés de l’assemblée de transition, mais la plupart des partis politiques traditionnels ont boycotté la réunion. événement.

Dans la nouvelle charte, le « quotas » qui étaient attribués aux partis politiques de l’ancienne majorité et de l’opposition pour les postes de députés de l’Assemblée législative de transition ont été éliminés. Douze postes sur 71 restent attribués aux partis politiques, mais sans attribution spécifique à une formation particulière. LE « patriotisme » est établi comme critère pour siéger à cette assemblée ou au gouvernement.

« Une nouvelle page de l’histoire » du pays

Un nouvel organe appelé « Korag », dont la composition et le fonctionnement sont à la discrétion du chef de l’État, est également créé pour « suivre et contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays dans tous les domaines et par tous les moyens »précise la charte. « Vous venez de réécrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays »s’est félicité le ministre de l’Administration territoriale, Emile Zerbo, qui a ouvert la séance samedi matin.

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Le Burkina Faso, en proie à des violences jihadistes récurrentes qui ont fait des milliers de morts depuis près de dix ans, a connu deux coups d’État militaires en 2022. Le premier, en janvier, a fait intervenir le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo. Damiba au pouvoir. Lui-même est renversé en septembre de la même année par le capitaine Traoré.

Une première charte a été adoptée lors des premières assises nationales, instituant un président, un gouvernement, une assemblée législative de transition (ALT) et fixant la période de transition à 21 mois. Ce processus était donc censé se terminer le 1euh juillet 2024 mais, à plusieurs reprises, le capitaine Traoré a évoqué la difficulté d’organiser des élections en raison de l’insécurité.

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Répression et abus

Le régime de Ouagadougou prétend régulièrement obtenir des succès militaires contre les groupes jihadistes qui ensanglantent une grande partie de son territoire, mais les attaques meurtrières se poursuivent et des ONG comme Human Rights Watch ont également fait état d’exactions commises par l’armée contre des civils, ce que Ouagadougou réfute.

Les organisations de la société civile accusent également les autorités de faire taire leurs opposants. Ces derniers mois, plusieurs personnalités ont été arrêtées, kidnappées ou envoyées au front pour lutter contre les jihadistes.

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Depuis le putsch de septembre 2022, le Burkina Faso a choisi de diversifier ses partenariats internationaux. Il a d’abord tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, en exigeant le départ des militaires déployés sur son sol début 2023 et en expulsant des diplomates. De nombreux médias français ont également été suspendus et aucun n’a été accrédité aux réunions de samedi.

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Dans le même temps, Ouagadougou s’est rapprochée de la Russie, mais aussi de l’Iran et de la Turquie et de ses deux voisins, le Niger et le Mali, également gouvernés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État et, eux aussi, confrontés aux violences jihadistes.

Au Burkina, ces attaques qui frappent le pays depuis près de dix ans et qui sont attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique ont fait plus de 20 000 morts et deux millions de déplacés.

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Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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