attention, ça n’a pas toujours le même nom
Alors qu’à l’origine elle souhaitait combiner les notions de performance environnementale et de technologie, l’appellation 1.2 PureTech est devenue un retour en arrière. Les problèmes de fiabilité de ce moteur trois cylindres essence sont désormais bien médiatisés, et Peugeot a même totalement renoncé à l’utilisation de ce nom sur ses nouvelles voitures depuis septembre 2024. Mais, sur le marché de l’occasion, ce moteur reste extrêmement répandu. Depuis son lancement en 2012, l’ancien groupe PSA, désormais intégré à la galaxie Stellantis, l’a largement utilisé. De ses petites citadines C1 et 108 au grand SUV 5008, peu de modèles y ont échappé. Il n’est donc pas forcément si simple d’éviter ce mécanisme… d’autant qu’il porte des noms différents selon l’année de fabrication ou le fabricant qui l’a utilisé.
Il n’y a donc plus de moteurs PureTech chez Peugeot
Au début étaient les 1.2 VTi et 1.2 THP
Première arrivée, en 2012, dans la première génération de Peugeot 208, la version atmosphérique de ce trois cylindres s’appelait d’abord 1.2 VTi. Elle lance alors une nouvelle famille de moteurs très modernes, répondant au code EB. La variante turbo, apparue au printemps 2014 sur la deuxième version de la 308 et encore plus problématique en termes de fiabilité, s’appelait initialement e-THP. PSA a ainsi repris des acronymes déjà utilisés pour les 1.4 et 1.6 essence qu’il avait développés en partenariat avec BMW, dans un souci d’homogénéité de gamme. Le petit « e » désignait ici simplement l’arrivée d’un Stop & Start à alterno-démarreur, sorte d’hybridation légère avant l’heure. Mais à cette époque, la réputation des 1.4 VTi, 1.6 VTi et surtout du 1.6 THP était déjà entachée. Le quatre cylindres franco-bavarois avait en effet connu de sérieux déboires dans sa chaîne de distribution. C’est sans doute pour cela que PSA a préféré changer d’approche en passant au nom PureTech, aussi bien en atmosphérique qu’en turbo. D’une certaine manière, l’histoire se répète aujourd’hui. D’après nos recherches, ce changement a débuté fin 2014 chez DS, marque qui vient de se créer la même année, sur la citadine DS 3. Citroën et Peugeot lui emboîtent rapidement le pas.
Quels modèles ont reçu le 1.2 VTi et le 1.2 THP ?
Si vous voyez une annonce pour une voiture propulsée par un 1.2 VTi, 1.2 e-VTi, 1.2 THP ou 1.2 e-THP, ne vous y trompez pas. Il y a un 1.2 PureTech sous son capot, et il n’était pas plus robuste que les modèles ultérieurs. Les inquiétudes concernant l’usure trop prématurée de la courroie, la surconsommation ou la surconsommation de pétrole étaient déjà d’actualité, même si elles ont mis de nombreuses années avant de faire la une des journaux. Après la Peugeot 208, la variante atmosphérique 1.2 VTi débarque dans la petite sœur 108, premier SUV 2008 du nom et même dans la compacte 308. On le retrouve également chez Citroën, sur les deuxièmes générations de C1 et C3 ainsi que sur la C4 Cactus. Sans oublier la DS3/DS 3, née chez le constructeur avant de passer à DS lors du restylage de 2014. Le 1.2 THP apparaît sur la deuxième version de la Peugeot 308, puis sur la deuxième C4 du nom et la C4 Cactus. Mais le nom n’a été utilisé que brièvement. Dès le départ, les 208, 2008, C3 ou DS 3 préféraient le nom PureTech pour leurs variantes turbo.
Chez Opel, on ne parle pas de PureTech
Après la création de DS, le groupe PSA poursuit son expansion. En 2017, il rachète Opel à l’américain General Motors. Il existait pourtant des liens avec le constructeur allemand avant cela, puisque les SUV Crossland X et Grandland X, lancés la même année et conçus en amont de cette fusion, sont issus d’un partenariat avec l’entreprise française. Le premier est un cousin du C3 Aircross, tandis que le second est issu de la deuxième génération du Peugeot 3008. Ces deux modèles ont donc eu droit au 1.2 PureTech. Même son de cloche pour l’actuelle Corsa, sortie en 2019, pour le deuxième Mokka du nom, commercialisé depuis 2021, pour le monospace Combo Life ou encore pour la dernière Astra en date. Pourtant, vous ne retrouverez jamais ce nom de PureTech chez Opel. La marque a toujours préféré un simple « 1.2 » pour la version atmosphérique et « 1.2 Turbo » pour la variante suralimentée, sans aucun autre artifice. Attention donc encore une fois à ne pas vous tromper : on parle du même moteur nommé différemment, avec les mêmes problèmes potentiels de fiabilité et une revente tout aussi complexe.
Quand Toyota invite le 1.2 PureTech dans sa gamme
Il existe un autre constructeur qui utilisait la même mécanique et auquel on pense rarement : Toyota. Eh oui, malgré sa réputation de fiabilité le plus souvent méritée, la marque japonaise a vendu quelques véhicules propulsés par ce sulfureux trois cylindres. Elle ne l’a cependant pas utilisé pour sa deuxième génération d’Aygo, même si elle est une proche parente des C1 II et 108. Cette citadine se contentait du trois cylindres 1.0 maison, moins performant. mais plus robuste. Le 1.2 PureTech n’est arrivé chez Toyota qu’au printemps 2019, avec le lancement du petit utilitaire Proace City et de sa version monospace City Verso. Ce fourgon compact est en fait un jumeau des Citroën Berlingo et Peugeot Rifter, dont il ne se distingue que par quelques détails de style ou d’équipement. L’appellation 1.2 VVTi désigne donc ici un moteur 100% PSA/Stellantis. Ce modèle est cependant le seul de la marque à avoir reçu ce mécanisme, et il s’est très peu vendu en terme d’essence. Le « piège » est donc assez facile à éviter… même si son 1.5 D-4D n’est pas forcément plus recommandé. Ce diesel n’est autre que le 1.5 BlueHDi, sujet à des problèmes de casse de chaîne récurrents jusqu’à début 2023.
L’actuelle 1.2 « PureTech » est-elle toujours une PureTech ?
Reste enfin un dernier scénario que nous avons rapidement évoqué en préambule et qui concerne moins le marché de l’occasion : celui de l’actuel 1.2 PureTech, qui ne porte plus ce nom. Cela peut être considéré comme une tentative simple et désespérée d’effacer un passé peu glorieux. Mais cela simplifierait un peu trop la situation. Au printemps 2023, Stellantis a commencé à déployer une toute nouvelle génération de son trois cylindres. Apparu en catimini sur certains Opel Mokka, il équipe désormais toutes les versions hybrides légères de 100 ou 136 ch des Stellantis et se généralise de plus en plus sur les variantes 100 % thermiques. En plus de recevoir une chaîne pour pallier aux problèmes de dégradation prématurée de la courroie, elle a fait l’objet de modifications majeures. On ne parle donc plus tout à fait du même moteur, et il pourrait bien avoir enfin prouvé sa fiabilité… même s’il est encore trop tôt pour le savoir. En l’absence de recul suffisant pour l’instant, on est en tout cas obligé de lui accorder le bénéfice du doute. A vous de voir si vous êtes prêts à faire de même… sachant toutefois que quelques rares modèles conservent encore, même fin 2024, la fameuse ceinture. Vous pouvez vérifier sa présence simplement en soulevant le bouchon d’huile : si vous y voyez un bracelet en caoutchouc, il s’agit toujours de l’ancienne génération de 1.2 PureTech.
Si vous avez rencontré des problèmes de fiabilité avec votre 1.2 PureTech, quel que soit son nom, L’Automobile Magazine est là pour vous aider. N’hésitez pas à nous écrire à fiabilite@automobile-magazine.fr.