Nouvelles locales

Attaque de l’Iran contre Israël : le Dôme de fer, cette précieuse arme de défense de l’État hébreu

La menace devenait de plus en plus pressante, elle devenait réelle. L’Iran a lancé ce samedi soir et, aux premières heures de ce dimanche, une attaque depuis son sol visant le territoire israélien, en représailles à une frappe de Tel-Aviv contre le consulat iranien à Damas (Syrie) le 1er avril.

Selon le contre-amiral et porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, 300 projectiles ont été lancés lors de l’attaque, dont 170 drones interceptés sans atteindre Israël. « Très peu de dégâts ont été causés, c’est le résultat des opérations remarquables des forces de défense israéliennes », a ajouté le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

En plus d’intercepter les projectiles avant qu’ils n’atteignent le territoire israélien, Israël a également utilisé son fameux « Dôme de Fer ». Ce fondement de la stratégie de défense israélienne a été mis en place en mars 2011 dans la région de Beer Sheva, à environ 40 km de la bande de Gaza. «C’est une bulle de défense aérienne», résumait au Parisien le directeur de recherche à l’Institut français des relations internationales (Ifri), Marc Hecker, après les attentats du Hamas contre Israël le 7 octobre.

Détection et identification des tirs

Concrètement, chaque batterie du système Iron Dome est équipée d’un radar chargé de détecter les tirs ennemis et de les identifier. De là, les informations sont envoyées à un centre de contrôle où la trajectoire est analysée et le point d’impact calculé. « Un vecteur humain intervient néanmoins pour valider l’envoi du missile », a assuré Marc Hecker.

La probabilité que la roquette touche des civils ou des infrastructures est alors mesurée. « Un tir n’est pas déclenché s’il y a la certitude que la roquette va tomber dans une zone inhabitée », poursuit le spécialiste. L’enjeu est une question de coût : environ 50 000 dollars par tir israélien, bien moins pour les projectiles iraniens. Il s’agit de la même opération utilisée contre les missiles tirés par le Hamas depuis la bande de Gaza, comme le montre cette infographie réalisée après le 7 octobre.

Selon Rafael, l’une des entreprises qui l’ont conçu, son efficacité est en moyenne de 90 %. Son principal point faible – exploité par le Hamas le 7 octobre – réside dans une éventuelle saturation. « C’est un élément essentiel » pour expliquer ses défauts, selon Marc Hecker.

Plus il y aura de roquettes envoyées, plus il est probable que certaines d’entre elles passeront entre les mailles du filet. C’est aussi ce que semble avoir voulu faire cette fois l’Iran, sans succès. « Téhéran a envoyé une très grosse salve », confirme Stéphane Audrand, consultant international en risques, contacté ce dimanche.

Le Dôme de Fer cible des projectiles « plus petits et plus lents », expliquait également en 2021 le spécialiste Joseph Henrotin. Le système Arrow – également à l’œuvre face à l’attaque iranienne – cible les « appareils lourds ». Cette dernière a ici « fait ses preuves », selon la spécialiste Héloïse Fayet sur X (ex-Twitter).

Dans le même temps, les États-Unis ont participé à l’interception de certains de ces projectiles. La Jordanie a également affirmé ce dimanche matin avoir intercepté des « engins volants » qui étaient entrés dans son espace aérien.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page