Attaque au couteau en Allemagne : le chancelier allemand Olaf Scholz se rend lundi sur les lieux de l’attaque, ce que l’on sait
Le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra lundi 26 août 2024 à Solingen, sur les lieux de l’attaque au couteau pour laquelle un Syrien soupçonné d’avoir des liens avec l’organisation Etat islamique (EI) a été arrêté, ravivant le débat sur la politique migratoire dans le pays.
L’attentat du vendredi 23 août 2024 au soir, qui a fait trois morts et huit blessés lors de festivités locales à Solingen, accroît la pression sur le chef du gouvernement à une semaine d’élections régionales à haut risque dans deux Länder de l’est de l’Allemagne.
Après une journée de cavale, un Syrien de 26 ans s’est rendu aux autorités samedi soir et a déclaré, selon la police, « être responsable » de la criminalité.
L’EI revendique la responsabilité de l’attaque
L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque et a déclaré que l’attaquant avait agi « pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs »selon un communiqué du groupe jihadiste transmis via son organe de propagande Amaq.
Le suspect recherché « tuer autant de personnes que possible »a estimé le parquet fédéral de Karlsruhe, qui a rapporté dimanche que «forte suspicion d’appartenance» à l’organisation djihadiste État islamique.
« Il a poignardé les festivaliers à plusieurs reprises et de manière ciblée dans le dos, le cou et le torse. »décrit l’accusation.
Qui est le suspect ?
Le suspect, désigné par la justice comme Issa Al H., était arrivé dans le pays en décembre 2022, selon plusieurs médias allemands, et faisait l’objet d’une mesure d’expulsion vers la Bulgarie, État de l’Union européenne où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d’asile, en vertu des règles communautaires.
« Chaos »
Selon le vice-chancelier allemand Robert Habeck, il ne figurait pas sur les listes d’extrémistes islamistes considérés comme dangereux.
Ces dernières années, l’Allemagne a été le théâtre de plusieurs attaques jihadistes, dont la plus meurtrière, une attaque au camion en décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin, avait fait 12 morts.
Hommage aux victimes
Olaf Scholz rendra hommage ce matin aux victimes de l’attentat de Solingen. Près du lieu du drame, des bouquets de fleurs, des bougies et des messages témoignent de l’émotion qui a saisi la ville de quelque 160 000 habitants.
Deux hommes de 56 et 67 ans et une femme de 56 ans ont été tués parmi des milliers de spectateurs assistant à un concert.
Le Festival de Solingen devait célébrer pendant trois jours le 650e anniversaire de la ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, non loin de Düsseldorf et de Cologne.
L’attaque a relancé le débat sur la politique migratoire et de sécurité publique.
Le parti d’extrême droite AfD, bien placé pour réaliser un score sans précédent aux élections régionales du week-end prochain dans deux anciens États communistes de la RDA, la Saxe et la Thuringe, a accusé les gouvernements successifs de provoquer « chaos » en accueillant trop d’immigrants.
Le parti a exigé « une offensive en termes d’expulsions ».
La coalition sous pression
Friedrich Merz, le chef du parti conservateur CDU, principal parti d’opposition, a exhorté le gouvernement à ne pas « plus de réfugiés » venant de « La Syrie et l’Afghanistan ».
La coalition d’Olaf Scholz était déjà sous pression depuis plusieurs semaines pour reprendre les expulsions de criminels vers l’Afghanistan et la Syrie, deux pays pour lesquels l’Allemagne avait déclaré un moratoire en raison de la situation politique intérieure.
Depuis qu’un Afghan de 25 ans a poignardé un policier à Mannheim, dans l’ouest de l’Allemagne, fin mai, des dirigeants des sociaux-démocrates et des Verts réclament un durcissement des règles d’expulsion. L’attaque, qui visait un rassemblement anti-islam et était soupçonnée d’avoir des motivations islamistes, a fait cinq morts et blessés.
Le vice-chancelier Habeck a proposé dimanche de durcir la législation sur les armes à feu : « En Allemagne, personne n’a besoin d’armes blanches dans l’espace public. Nous ne sommes plus au Moyen-Âge. »