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Attal précise ses mesures pour améliorer l’accès aux soins – Libération

Dans un entretien à la presse régionale ce samedi 6 avril, le Premier ministre a détaillé les pistes qu’il avait déjà esquissées lors de son discours de politique générale.

En chute dans les enquêtes de popularité, le Premier ministre Gabriel Attal contre-attaque sur un sujet prioritaire pour les Français : l’accès aux soins. Soucieux de démontrer qu’il ne fait pas de vent, il revient ce samedi 6 avril dans un entretien à la presse régionale sur plusieurs mesures évoquées lors de son discours de politique générale fin janvier. Examen détaillé.

Permanence des soins

Gabriel Attal réaffirme son objectif de faire en sorte que tous les Français puissent avoir accès à un professionnel de santé le soir et le week-end à moins de 30 minutes de chez eux. Nous en sommes loin puisque, faute de soins continus organisés, quelque 4 millions de personnes se trouvent aujourd’hui sans recours médical pendant ces périodes. Après minuit, il n’y a plus de médecins de garde dans 29 départements. Même les soirs de semaine, la continuité des soins n’est parfois plus garantie. C’est le cas dans l’Orne, dans certaines zones d’Eure-et-Loir, du Calvados ou de l’Oise.

Si « aucune option n’est définitivement fermée », le Premier ministre a exclu pour l’instant de rétablir l’obligation de garde des médecins, un signal d’alarme pour la profession. Pour changer la donne et limiter l’afflux de patients aux urgences hospitalières, Attal mise sur l’incitation et la coopération interprofessionnelle. Ainsi, les médecins généralistes qui acceptent d’assurer des gardes dans des services où l’offre de soins ambulatoires fait défaut pourront prétendre à une indemnisation spécifique. Surtout, pour compenser la baisse du nombre de médecins généralistes, le chef du gouvernement propose que d’autres professionnels de santé, comme les infirmiers, les dentistes ou les sages-femmes, puissent participer aux soins continus.

Retrouver du temps médical

S’il reprend le leitmotiv du chef de l’Etat, Attal peine à innover sur la manière de libérer du temps médical. Les recettes poussées par Macron dès 2022 sont toujours d’actualité : augmentation du nombre d’étudiants en médecine, aide au recrutement d’assistants médicaux, élargissement des professions de santé autorisées à prescrire des antibiotiques ou à vacciner, recours accru à des praticiens qualifiés hors Union européenne (2 700 en 2024). ) etc. Malgré tout, les difficultés d’accès aux soins ne cessent de s’accroître, le Premier ministre décide d’explorer une nouvelle voie, ce qui ne manquera pas de provoquer une réaction des médecins. A titre expérimental, dans un département par région, les patients pourront d’ici l’été s’écarter du parcours de soins traditionnel et consulter directement un spécialiste sans avoir consulté au préalable un médecin généraliste.

Donner du pouvoir aux patients

Comme il l’a indiqué lors de son discours de politique générale, le Premier ministre réaffirme sa volonté de mettre en place un « taxe sur les lapins ». Ainsi, un patient qui ne se présenterait pas à un rendez-vous médical et qui ne l’aurait pas annulé au moins 24 heures avant s’exposerait à une astreinte de 5 euros si le médecin en décide ainsi. Le projet de loi nécessaire pour autoriser ce prélèvement devrait être adopté avant janvier 2025, selon l’entourage d’Attal.

Aide à la santé mentale

Comme annoncé, Gabriel Attal a retravaillé le dispositif « Mon soutien psychologique », créé en 2021 pour aider les jeunes à surmonter le traumatisme de la crise sanitaire. Pour cause, ses résultats sont pour le moins mitigés : trop complexe pour les jeunes, et insuffisamment attractifs pour les psychologues finalement peu nombreux à y participer. Pour toucher son public, Matignon simplifie et revalorise. Ainsi, il ne sera plus nécessaire d’avoir l’accord préalable d’un médecin généraliste pour avoir accès au dispositif. En revanche, les psychologues qui s’inscrivent sur la plateforme verront leur consultation augmentée de 30 euros à 50 euros.

Pour éviter que les 30 % du coût de la consultation non pris en charge par la Sécurité sociale ne dissuadent les jeunes, le gouvernement demandera à une complémentaire santé de prendre en charge intégralement le reste. Enfin, pour maximiser l’efficacité de l’aide aux troubles modérés, le nombre de consultations remboursées devrait passer de 8 à 12 par an. Matignon promet des annonces supplémentaires sur la santé mentale d’ici la fin du printemps.

Cammile Bussière

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