Arrêts de travail et médicaments, bientôt plus remboursés par la Sécurité sociale ? La proposition d’Assurance Maladie qui fâche
Une nouvelle proposition de l’assurance maladie pourrait alourdir la facture des patients.
Avant, pour aller chercher nos médicaments à la pharmacie, nous ne présentions que notre carte Vitale. Bientôt, il faudra peut-être aussi sortir notre carte bancaire. Dans le rapport « dépenses et recettes » de l’Assurance Maladie, publié récemment, une proposition propose de ne plus rembourser les ordonnances des médecins privés non conventionnés.
Une mesure qui pourrait entrer en vigueur dès 2025
Alors que la Sécurité sociale tente de contrôler son déficit attendu 11,4 milliards d’euros en 2024Cette mesure pourrait bien être inscrite dans le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, malgré l’incertitude politique actuelle. Pour l’heure, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) n’a pas chiffré l’impact financier d’une telle mesure dans son rapport. Néanmoins, une chose est sûre : le portefeuille de patients risque d’en pâtir.
Tous les médicaments ne sont pas remboursés intégralement. Mais ceux indiqués comme « remboursables » sur le papier sont pris en charge par l’Assurance Maladie. Ils ne le seront cependant plus s’ils sont prescrits par un médecin non conventionné. Toutes les prescriptions médicales seront concernées, y compris les arrêts de travail.
Les arrêts de travail sont également concernés
Là encore, dès lors qu’un arrêt de travail a été prescrit par un médecin non conventionné, Ceci ne sera pas couvert par le versement des indemnités journalières.. « Le médecin qui ne souhaite pas contracter avec l’Assurance Maladie ne pourra prétendre à une couverture solidaire ni pour ses actes ni pour les soins résultant de ses prescriptions », est indiqué dans le rapport. Également dans la ligne de tir ; examens de biologie médicale et séances de rééducation prescritesPour les patients dans le besoin, la facture pourrait être salée.
Enrayer « l’exode » des médecins libéraux
L’objectif de la Cnam n’est pas tant de faire des économies sur le dos des patients en proposant une telle proposition. Leur ambition est plutôt de mettre un terme au mouvement « déconventionniste » soutenu par des milliers de médecins libéraux. Selon les derniers chiffres de l’Union française pour une médecine libre (UFML), 5 178 d’entre eux sont prêts à se détourner de la Sécurité sociale. Au détriment de leurs patients, les honoraires de leurs consultations dépassent largement les 30 ou 40 eurosqui ne sont déjà pas remboursés.
Réduction du remboursement ou suppression totale ?
Rien n’a encore été décidé et on ne sait pas encore comment cette mesure sera mise en œuvre. « L’assurance maladie ne peut pas prendre en charge toutes les prescriptions d’un médecin qui ne souhaite pas conclure de convention avec elle, peut être lu à la page 235 du rapportIl serait donc pertinent d’envisager de réduire tout ou partie du remboursement des prescriptions des professionnels de santé non conventionnés », est souligné. Pas de suppression certaine donc, mais peut-être une baisse du remboursement des arrêts de travail, des prescriptions médicales et des médicaments. Mais là encore, il appartiendra au futur gouvernement en charge de valider ou non ce plan.