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Arrestation de l’imam d’Empalot : l’homme de 61 ans va être expulsé vers l’Algérie dans les prochaines heures

l’essentiel
Définitivement condamné pour des propos antisémites tenus lors d’un prêche à Toulouse en 2017, l’imam Mohamed Tataiat a été arrêté et expulsé vers l’Algérie ce vendredi. Une procédure ultra-rapide que dénoncent ses avocats.

L’imam Mohamed Tataiat a été surpris de voir la police aux frontières arriver ce vendredi en milieu de matinée à son domicile de Toulouse. La police a embarqué l’homme de 61 ans pour lui faire subir une procédure d’expulsion conformément à un arrêté du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Alerté son avocat toulousain Me Jean Iglesis n’a pas pu le rencontrer. Pendant longtemps, il n’avait même pas en main l’arrêté d’expulsion, qui a finalement été transmis aux avocats de la défense en milieu d’après-midi. « Je suppose donc que M. Tataiat était déjà dans l’avion. Je le suppose puisque je n’ai aucune nouvelle. Et sa famille non plus. »

Scandale six mois après l’inauguration de la mosquée

Selon nos informations, un avion de la Police aux Frontières devait venir chercher l’imam à Toulouse dans l’après-midi. Mohamed Tataiat devrait être expulsé au plus tard samedi 20 avril. Cette expulsion express, gérée directement par le ministère de l’Intérieur, constitue une surprise pour ce père arrivé à Toulouse en 1987 et qui prêche et gère depuis la mosquée Al Nour, dans le quartier d’Empalot à Toulouse.

Un lieu de culte qu’il avait largement contribué à bâtir et qui a été inauguré en grande pompe, en présence du préfet et des représentants des différents cultes fin juin 2018 après plus de treize ans de travaux.

Six mois plus tard, le scandale éclatait. En effet, en décembre, une association de surveillance israélienne a révélé ce qui allait devenir « l’affaire Tataiat », ou Tataï son identité d’imam payé par l’Algérie. Dans un sermon en arabe prononcé en 2017, enregistré et diffusé sur une chaîne You Tube, l’imam a tenu des propos qualifiés d’antisémites. Le préfet saisit le procureur qui ouvre une enquête. L’imam se défend, parle d’une mauvaise interprétation de ses propos, de difficultés de traduction. « Je n’ai jamais été antisémite », assure l’homme de foi.

Renvoyé devant le tribunal correctionnel, il a été dans un premier temps acquitté. Mais en appel, le contenu de son prêche a été dénoncé à l’audience par l’imam de Drancy Hassan Chalghoumi. Face aux juges, cette figure de l’Islam dénonce : « Ces propos peuvent conduire à des tueries comme celle de Mohammed Merah ! »

Des « méthodes indignes », selon la défense

Depuis sa condamnation par la cour d’appel de Toulouse fin août 2022 à 4 mois de prison, sans interdiction d’exercice ni obligation de quitter le territoire, l’imam Mohamed Tataiat se fait discret. Il continuait de prêcher à la mosquée Al Nour, dans le quartier d’Empalot à Toulouse et avait évité les commentaires lorsque la Cour de cassation a rejeté son pourvoi en décembre 2023.

« Le 15 mars, nous nous sommes présentés devant la commission départementale d’expulsion, composée de magistrats. Après débat, ils se sont prononcés contre l’expulsion », explique son défenseur toulousain. « Cette expulsion expresse, en privant la défense et M. Tataiat de ses droits fondamentaux, constitue un scandale. Ce ne sont pas des méthodes dignes de la République française !

Les avocats doivent plaider en référé lundi devant le président du tribunal administratif de Paris. Il est probable qu’à ce moment-là, Mohamed Tataiat se retrouve en Algérie, « dans un pays où il n’a plus personne. Sa famille, ses quatre enfants, vivent ici, à Toulouse », dénonce Me Iglesis. En attendant des nouvelles « officielles » de son client, l’avocat a déclaré ce vendredi soir « qu’il veut tout faire pour dénoncer ces méthodes qui défient l’autorité judiciaire et toutes les règles de droit ! »

Cammile Bussière

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