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Après un chantier colossal, la conquête de l’ouest du RER E commence

C’est une première depuis 20 ans : une nouvelle ligne de RER voit le jour. Ce vendredi, accompagné des représentants des sept autres investisseurs outre l’Etat – la Région Île-de-France, Île-de-France Mobilités (IDFM), les départements des Hauts-de-Seine (92) et des Yvelines (78 ), la ville de Paris, la Société des Grands Projets et SNCF Réseau -, Gabriel Attal a inauguré la nouvelle section EOLE du RER E, entre la gare Haussmann-Saint-Lazare et Nanterre-la-Folie dans les Hauts-de-Seine, à l’ouest de Paris. Jusqu’à présent, la ligne reliait Saint-Lazare à l’est de la région Ile-de-France, mais elle poursuivra son galop vers l’ouest puisqu’elle doit desservir Mantes-la-Jolie, sa destination finale, d’ici fin 2026.

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Le plus grand projet souterrain au monde

Actuellement, la ligne est empruntée par 370 000 voyageurs quotidiens, selon SNCF Voyageurs, un chiffre qui devrait s’élever à 600 000 une fois l’extension terminée.

Les travaux sur le tronçon achevé aujourd’hui ont été colossaux. Situé à 35 mètres de profondeur, il s’étend sur 8 km de tunnels creusés depuis 2016. Lors de l’inauguration, le président de la SNCF Jean-Pierre Farrandou s’est laissé aller à l’hyperbole en décrivant les travaux de « plus grand chantier souterrain au monde en 2023 ». Au-delà des tunnels, trois nouvelles gares sont également en construction.

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Mais les investisseurs comptaient également sur le matériel roulant en plus des actifs immobiliers. Avec ses 34 rames RER de nouvelle génération (NG), déployées progressivement, le RER E sera le plus rapide du réseau, atteignant une vitesse de pointe de 120 km/h. Combiné à un débit de 16 trains par heure, aux heures de pointe, fin 2024, les voyageurs devraient gagner un peu plus de 50 heures par an selon Réseau SNCF.

Vers la région et au-delà

Cette nouvelle branche de la ligne bénéficiera particulièrement aux habitants des Yvelines, qui verront une amélioration de leur accès à la capitale.

« À terme, cette ligne devrait aider tous les travailleurs, notamment ceux qui doivent aller à la Défense. Une fois l’extension terminée, ce sont aussi les habitants des Yvelines qui pourront bénéficier d’un accès plus facile à Paris », se réjouit le président (LR) des Hauts-de-Seine, Georges Siffredi auprès de La Tribune.

Les différents acteurs du projet ont longtemps défendu le fait que cette extension permettrait de désengorger le RER A. Mais pour l’adjoint (PCF) d’Anne Hidalgo et administrateur d’IDFM, Jaques Baudrier, l’argument est obsolète. Il ne nie cependant pas l’intérêt d’EOLE comme étant un projet structurant dans la liaison entre la France et la Normandie. L’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, le corrobore.

« L’extension jusqu’à Mantes-la-Jolie permettra de déconflictualiser les transports en Ile-de-France et en Normandie. Plus il y aura d’infrastructures prêtes à être desservies, moins il y aura de concurrence entre les services », explique Clément Beaune à La Tribune.

Retards, surcoûts, mise en service partielle…

Initialement estimé à 3,7 milliards d’euros, le coût total de ce projet sera d’environ 5,2 milliards d’euros, partagés entre l’État, la SNCF, Île-de-France Mobilités (IDFM) ainsi que le département des Hauts. -de-Seine (92), les Yvelines et la ville de Paris.

« Lorsque la pandémie est arrivée, les chantiers ont dû être suspendus, ce qui a entraîné un certain retard. Ensuite, avec la hausse des prix des matières premières, il y a eu un surcoût généré qu’on n’aurait pas pu prévoir a priori », souligne Clément Beaune à La Tribune.

Un avis qui n’est pas partagé par l’administrateur communiste d’IDFM, qui estime que la SNCF n’avait pas su anticiper de manière réaliste les aléas.

Mais après le retard des livraisons des trains, l’extension de la ligne n’a pas fait exception. Initialement prévue pour 2020, la mise en service a été reportée à fin 2022 puis à nouveau reportée à mai 2024.

Pour l’instant, les trains ne circuleront qu’entre 10 heures et 16 heures, c’est-à-dire en heures creuses, en raison de retards dans les livraisons des trains construits par Alstom. Le constructeur devait livrer ces rames en 2021, mais en raison notamment de la crise sanitaire, elles n’ont effectué leur premier voyage qu’en novembre dernier. L’ambition persiste pour 2026 : 125 rames RER NG circuleront sur la ligne E.

UN  » déception » pour Georges Siffredi qui aurait préféré un « lancer fort dès le début « .

Mais ce projet de transport n’est pas le seul à être livré au premier semestre 2024. En juin, le prolongement de la ligne 14 du métro sera livré et reliera le Stade de France à l’aéroport d’Orly. La ligne 11 suivra, juste à temps pour accueillir les Jeux Olympiques.