Après l’euphorie, les craintes d’une bulle autour de l’intelligence artificielle générative
C’est « La question à 600 milliards de dollars », Selon David Cahn, associé chez Sequoia Partners, une société d’investissement historique de la Silicon Valley spécialisée dans les technologies, il s’agit du montant des revenus nécessaires pour rentabiliser les investissements actuels dans le secteur. « La bulle de l’IA (intelligence artificielle) « Nous avons atteint un point de basculement », prévient-il, soulignant un écart entre les dépenses prévues et les recettes.
Un constat également évoqué dans une note de la banque d’investissement Goldman Sachs, publiée le 25 juin et intitulée : « IA générative : trop de dépenses pour trop peu de bénéfices ? » L’IA « générative » – cette famille de logiciels capables de créer des textes, des images ou des sons, popularisée depuis le lancement de ChatGPT fin 2022 – est une « véritable invention », mais c’est le sujet de « trop d’optimisme et de battage médiatique », C’est ce qu’affirme Daron Acemoglu, professeur au Massachusetts Institute of Technology.
Ces notes de prudence font écho à un petit refrain entendu ces derniers mois par d’autres observateurs. « Attention à l’euphorie de l’IA »a averti l’éditorialiste de Le Financial Times Rana Foroohar, tandis que l’essayiste numérique Cory Doctorow ou le chroniqueur de Gardien John Naughton a prédit une « bulle ». Plus récemment, un article publié dans L’économiste a estimé que l’IA générative pourrait bien être un cas de « un surinvestissement dans les infrastructures, alimenté par l’enthousiasme suscité par une nouvelle technologie », en le comparant à la « La folie ferroviaire » à la fin du 19e siècleet siècle ou à « boom des télécommunications » à la naissance d’Internet dans les années 2000. Les dépenses consacrées à l’IA générative sont un signe que les géants de l’industrie surestiment peut-être l’ « la volonté des gens de payer pour des chatbots ou des outils de pointe », a écrit le magazine économique britannique.
Des investissements colossaux
Le point de départ de ces craintes réside dans les montants investis dans les infrastructures, principalement des centres de données capables de fournir la capacité de calcul nécessaire pour entraîner puis faire tourner des modèles d’IA génératifs : 200 milliards de dollars (186 milliards d’euros) en 2024, pour les quatre géants Amazon, Microsoft, Google et Meta (Facebook, Instagram), soit 45 % de plus qu’en 2023 et 180 % par rapport à 2019, selon le cabinet d’analystes Bernstein Research. Alimentées par le prix élevé des processeurs spécifiques à l’IA du leader Nvidia, ces dépenses vont se poursuivre, à mesure que de nouvelles générations de ces puces spécialisées arrivent, note Sequoia Capital. Le secteur prévoit des investissements d’environ 1 000 milliards de dollars au cours des prochaines années.
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