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La mobilisation des campus américains pour Gaza se transforme en piège électoral pour Joe Biden

Au centre, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, sur les marches de la bibliothèque de l'université de Columbia, à New York, le 24 avril 2024.

L’Amérique est déchirée par la guerre à Gaza et le campus de l’Université de Columbia, au nord de Manhattan, à New York, est devenu l’épicentre de la bataille. Les dirigeants politiques de la capitale fédérale Washington y sont invités en pleine campagne électorale. Le conflit pourrait être dévastateur pour Joe Biden, s’aliénant à la fois une partie de la jeunesse et une partie du vote juif.

Ainsi, le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s’est rendu, mercredi 24 avril, devant la bibliothèque de la prestigieuse université, juste en face des tentes installées par des étudiants pro-palestiniens qui dénoncent le soutien américain à Israël et la brutalité de la guerre à Gaza. « Retourne en classe et arrête ces bêtisesa-t-il demandé, condamnant les propos anti-israéliens ou antisémites. Ce sont des paroles que nous attendons des ayatollahs iraniens, et non des législateurs et des étudiants américains. »

Après avoir rencontré des étudiants juifs affirmant avoir été harcelés ou menacés, le président de la Chambre a appelé à la démission du président de l’université, Nemat Shafik, un économiste d’origine égyptienne, qui a pris ses fonctions à l’été 2023. « Nous ne pouvons pas permettre ce type de haine. Ceux qui commettent ces violences doivent être arrêtés. » Il a également déclaré qu’il appellerait le président Joe Biden après sa visite. « Il sera temps d’appeler la Garde nationale », a prévenu M. Johnson, qui reconstruit sa virginité politique en croisant le fer avec la gauche sur les campus. Ce dernier est vivement critiqué par les ultras de son camp pour avoir fait passer le plan d’aide financière à Israël et à l’Ukraine, et est menacé de licenciement.

Durant son discours, les étudiants ont scandé « Libérer la Palestine »un autre a crié  » Génocide « . « Qu’est-ce que tu vas faire ? Arrête-nous ? Arrête-nous ! », lui en lança un autre. L’invocation de la garde nationale lui a valu des huées. L’université a dû refuser d’examiner cet appel, tout comme la gouverneure de l’État de New York, la démocrate Kathy Hochul.

Police en Colombie

Dans cette crise, Mmoi Shafik est pris dans un étau. Elle est sans relâche attaquée par les Républicains, mais a rompu la confiance des étudiants et d’une grande partie du corps enseignant en appelant la police new-yorkaise à déloger, jeudi, les tentes installées par le collectif pro-palestinien. C’était une première depuis 1996, qui n’est pas sans rappeler les interventions policières de 1968, en pleine protestation contre la guerre du Vietnam. Les cours ont été suspendus et se déroulent désormais en visioconférence, en raison des risques de sécurité.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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