après avoir retiré son offre de rachat, Onepoint menace désormais de sortir du capital
C’est l’épilogue d’une longue série. Après avoir renoncé à racheter Atos – alors même que son offre avait été retenue – Onepoint, principal actionnaire d’Atos, souhaite désormais se retirer du capital du géant informatique en grande difficulté. Une annonce faite ce vendredi par Atos dans un communiqué.
Les représentants d’Onepoint, son président David Layani et Helen Lee Bouygues, démissionnent » avec effet immédiat du conseil d’administration » d’Atos, ajoute le groupe dans ce bref communiqué.
Tous deux avaient rejoint fin février le conseil d’administration d’Atos, dont Onepoint est le premier actionnaire avec plus de 11% du capital. Ces annonces interviennent deux jours après un énième coup de théâtre dans l’affaire Atos, autrefois fleuron de l’informatique française, mais qui lutte désormais pour sa survie dans une longue descente aux enfers.
Retrait surprise
Choisi le 11 juin pour reprendre Atos et tenter de le sauver, le consortium dirigé par Onepoint a jeté l’éponge mercredi, à la surprise générale. Cela laisse la voie libre au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour reprendre les discussions, alors qu’elles avaient été initialement rejetées.
Englué dans une crise financière depuis près de trois ans, Atos, qui ne vaut plus qu’à peine un euro en Bourse, avait engagé en février une procédure de restructuration. Il avait annoncé avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 et vouloir réduire massivement sa dette brute, de 4,8 milliards d’euros, pour sauvegarder son activité.
Atos sera un pilier technologique des JO de Paris cet été, et son avenir a aussi une dimension politique forte liée à ses activités stratégiques dans le domaine de la défense (équipements de l’armée ou supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française).
L’Etat veut reprendre les activités stratégiques d’Atos
Autre dossier brûlant sur la table pour Atos : le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé fin mai son intention de placer Worldgrid, la filiale stratégique d’Atos dédiée à «Télécommande » Les centrales nucléaires françaises, sous contrôle de l’Etat. Une annonce qui s’inscrit dans le cadre de la volonté de l’Etat de racheter les activités d’Atos jugées » stratégique « , afin qu’ils ne tombent pas entre les mains d’acteurs étrangers.
Le 14 juin, un communiqué de l’entreprise révélait que l’État avait fait une offre de 700 millions d’euros pour racheter les activités stratégiques et sensibles du groupe, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire. La proposition de l’Etat, formulée dans un « lettre d’offre de confirmation sans engagement « , concerné » l’acquisition potentielle de 100% des activités Advanced Computing, Mission-Critical Systems et Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersecurity) » d’Atos, a précisé ce dernier.
(Avec AFP)