Divertissement

La guerre du cinéma gagnée par les salles contre les plateformes

LLa poussière est retombée. Les cinémas du monde entier retrouvent progressivement leurs niveaux d’audience d’avant Covid-19, même si cet objectif sera difficile à atteindre avant 2025, tandis que les plateformes de streaming (Netflix, Prime Video, Disney+, Apple TV+, HBO Max, etc.) continuent de gagner des abonnés. Tous ceux qui prédisaient que les amoureux du septième art ne bougeraient plus de leur canapé et ne retourneraient plus au cinéma voir des films se trompaient.

Alors que le 77 ouvre ses portes le mardi 14 maie édition du Festival de Cannes, les violentes querelles se sont apaisées. Depuis 2018, les patrons des plateformes de streaming qui espèrent fouler le tapis rouge de la Croisette grâce à un de leurs films doivent s’engager à le sortir en salles en France. Ceux qui refusent tentent désormais leur chance dans d’autres festivals, à Berlin, Toronto ou Venise. Là encore, les plus pessimistes, persuadés que Cannes souffrirait sérieusement de cette exception française, ont agité en vain leur chiffon rouge.

L’économie pure et dure a pris le dessus et les producteurs, à Hollywood comme partout ailleurs, savent bien qu’un film projeté dans les salles du monde entier, puis diffusé en DVD, à la télévision et en streaming, sera d’autant plus rentable que l’achat exclusif par une plateforme, sans possibilité d’exploitation ultérieure. La pandémie s’est avérée être une parenthèse.

La chambre, irremplaçable

Lors de la convention annuelle du cinéma, CinemaCon, à Las Vegas début avril, Michael O’Leary, président de l’Association nationale des cinémas des États-Unis, a réaffirmé que« un film diffusé d’abord exclusivement en salles connaîtra ensuite plus de succès en streaming ». Il a assuré que « reléguer des films réalisés avec des budgets colossaux directement sur une plateforme de streaming ne constitue pas une modèle d’affaires durable « .

Les studios hollywoodiens, qui, pendant la pandémie, avaient snobé les salles pour ne diffuser leurs productions que sur leurs plateformes, en ont fini avec cette stratégie. L’un des derniers films à aborder cette question, Challengersde Luca Guadagnino, cofinancé par Amazon, est sorti en salles dans le monde entier.

« La salle a gagné, les tribunes se rendent compte qu’elle est irremplaçable »» précise Anne Flamant, directrice cinéma et audiovisuel de la banque Neuflize OBC (ABN Amro). « La chambre est un rêve »ajoute Eric Marti, directeur général de la société d’analyse Comscore.

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L’impact de la longue grève à Hollywood en 2023 a pénalisé le rebond tant attendu des salles. Or, selon lui, « les « streamers » mangeaient leur pain blanc, ils étaient séduisants quand la planète entière était confinée ». L’extraordinaire succès de Barbie et D’Oppenheimer – qui a pris une ampleur crescendo au cœur de l’été 2023 – n’aurait jamais pu se produire sur les plateformes. Selon M. Marti, quasiment aucun film programmé uniquement sur les plateformes de streaming n’est resté iconique. A quelques exceptions près, comme Codafinancé par Apple TV+, la pluie de récompenses espérées en festivals ou aux Oscars se fait toujours attendre.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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