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Alimentation, santé, téléphone… Les résidents ultramarins font face à d’énormes différences de prix avec la métropole


Une fois de plus, les Martiniquais dénoncent la vie chère. Cette semaine, plusieurs manifestations, parfois émaillées de violences, ont eu lieu dans ce département d’outre-mer où le coût de la vie par rapport à la métropole flambe. En moyenne, sur cette île des Antilles, les prix des denrées alimentaires sont entre 30 et 40 % plus chers qu’en métropole.

Les principales causes sont l’importation de produits par voie maritime ou aérienne, mais aussi l’octroi de mer, un impôt hérité de l’époque coloniale. Mais dans un territoire où plus de 25% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le coût de la vie est devenu un enjeu central.

Les départements d’outre-mer en souffrance…

Et les Martiniquais ne sont pas les seuls à crier leur colère contre la cherté de la vie. Car le phénomène est commun à tous les départements et territoires d’outre-mer. De la Polynésie française à la Guyane, en passant par La Réunion ou Mayotte, le coût de la vie fait parfois une grosse différence avec celui de l’Hexagone.

Selon une étude de l’Insee publiée fin 2022, les prix à la consommation étaient en moyenne de 9 à 16 % plus élevés dans les DOM qu’en métropole. Dans le détail, ce sont les prix des denrées alimentaires qui creusent l’écart. En Guadeloupe et en Martinique, ces dernières affichent des prix 40 % plus élevés que dans les supermarchés métropolitains. Même constat en Guyane (39 %), à La Réunion (36 %) et à Mayotte (30 %).

Mais l’alimentation n’est pas le seul secteur qui étrangle le budget des DOM. Les boissons alcoolisées sont en moyenne 20 % plus chères qu’en métropole, et même 40 % plus chères à Mayotte. Les soins médicaux sont également plus chers, avec des écarts relevés jusqu’à 17 % à Mayotte. Enfin, le budget lié aux communications (téléphone, internet, etc.) est 30 % plus élevé dans un DOM qu’ailleurs.

…Et la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie en première ligne

Mais si l’on s’intéresse aux territoires d’outre-mer comme la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, l’écart avec la métropole est encore plus impressionnant. Ainsi, toujours en 2022, l’écart de prix entre la métropole et ces deux territoires du Pacifique était de 30 %.

Dans le détail, le galet détient le record, avec des prix à la consommation 31% plus élevés que les prix métropolitains, la Polynésie juste derrière avec +30,8%. Une fois encore, les prix alimentaires tirent l’écart vers le haut. Les produits alimentaires sont 78% plus chers en Nouvelle-Calédonie qu’en métropole.

L’enjeu est sensible pour l’Etat, alors que des mobilisations ont lieu dans tous les Outre-mer depuis le début des années 2010. Face à l’inflation, des blocages de prix ont été mis en place, notamment sur les carburants, tandis qu’un bouclier qualité-prix est en place depuis 2012. Ce dernier garantit aux habitants un panier de 153 produits divers pour un prix maximum de 348 euros. Un prix qui reste élevé pour bon nombre des près de trois millions d’Outre-mer français, où l’extrême pauvreté est encore trop courante.

En 2018, 11 % des Martiniquais et même 30 % des Guyanais étaient en situation de grande pauvreté, contre seulement 2 % des Français de métropole.

europe1 Fr

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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