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Alban Liechti, le premier « soldat du refus » de la guerre d’Algérie, est décédé à l’âge de 89 ans

Il fut le premier conscrit français à refuser publiquement de prendre les armes pendant la guerre d’Algérie. Ses obsèques auront lieu mercredi à Trappes.

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Soldats français en Kabylie, pendant la guerre d'Algérie, le 8 août 1959. (KEYSTONE PICTURES USA / MAXPPP)

Il fut le premier à dire « non » à la guerre d’Algérie, alors qu’il était conscrit français. Alban Liechti, le premier à avoir refusé de tirer sur les Algériens, vient de mourir à l’âge de 89 ans ans. Ses funérailles auront lieu le mercredi 4 Septembre à Trappes, dans les Yvelines. Ce militant communiste a été un pionnier dans cette guerre, avant de trouver des adeptes : il est le premier « soldat du refus ».

Il prend la plume en 1956, lors de son service militaire obligatoire, à Versailles. Son régiment est sur le point d’être envoyé à Alger et il écrit son refus de prendre les armes au président René Coty. « La guerre que nos dirigeants mènent contre le peuple algérien n’est pas une guerre défensive. Dans cette guerre, ce sont les Algériens qui défendent leurs femmes, leurs familles, la paix et la justice. C’est l’amitié entre Français et Algériens que je veux défendre. »il avait écrit.

Envoyé malgré tout en Algérie, le militant communiste tente de convaincre les autres jeunes conscrits. « J’ai dit tout ce que je pensais de la guerre d’Algérie, que nous n’avions pas notre place là-bas et que des méthodes comme la torture étaient utilisées. J’étais contre tout ça. J’étais bien vu de tous les gars, sauf des officiers. »rappelait Alban Liechti en 2021 sur France Culture.

Alban Liechti ne sait pas les risques qu’il encourt, puisqu’il est le premier. Il sera en prison pour les quatre prochaines années. Incarcéré par l’armée française à Tizi Ouzou, puis à Alger, il est ensuite transféré à nouveau plusieurs fois.

Il a mis du temps à être soutenu par son parti, le PCF, mais son action a fini par gagner des partisans, explique l’historien Tramor Quemeneur, spécialiste de l’Algérie : « Environ un an après son refus, une campagne a été lancée, menée par le Secours Populaire Français, qui a conduit une quarantaine de jeunes communistes à refuser de participer à la guerre d’Algérie. Cela a conduit à poser publiquement la question du refus de la guerre, de la désobéissance à la guerre d’Algérie. De ce point de vue, sa carrière est importante. ».

« À un moment donné, nous sommes arrivés à un point où il y avait une opposition de plus en plus forte au sein de la société française. »

Tramor Quemeneur, historien

à franceinfo

Libéré de ses obligations militaires dix jours avant les accords d’Evian, il redevient jardinier à Trappes et reste privé de son droit de vote jusqu’en 1966 et la loi d’amnistie. « C’est un héros ! Pendant longtemps, on l’a plutôt considéré comme un traître. »explique son fils, Vincent Liechti. Il évoque également un manque de reconnaissance : « À son décès, nous avons reçu un message du président de la République algérienne mais pas du président français, donc la reconnaissance n’est pas encore pleinement et complètement acquise. ». Les obsèques d’Alban Liechti auront lieu mercredi après-midi au cimetière de Trappes.

Retour sur la vie d’Alban Liechti, premier « soldat du refus » de la guerre d’Algérie, par Agathe Mahuet

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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