Alain Delon raconté par Marie-Noëlle Demay, rédactrice en chef au Figaro
La journaliste se souvient de l’acteur à travers ses rencontres avec lui.
Étions-nous amants ? Non. Étions-nous amis ? Je crois que oui. Toute la réserve contenue dans ce lien indéfinissable qui unit un monstre sacré à un simple mortel, journaliste de surcroît. Suis-je plus autorisé que quiconque à l’évoquer dans ces pages ? Sûrement pas. Nous sommes si nombreux à avoir capté son regard et parfois son intérêt. Alain Delon était un homme qui aimait les femmes. Belles ou moins belles. Qu’est-ce qui a déclenché l’éclair bleu dans ses yeux qui se sont soudain rétrécis – un guépard, oui – je ne sais pas… Il ne se souciait guère du statut ou de la perfection. Il voulait le frisson d’être reconnu, admiré, aimé peut-être, lui qui avait tant souffert d’un manque d’affection dans son enfance malmenée. Alain ne draguait pas. Il n’en avait guère besoin. Sa beauté, son charisme suffisaient. Au contraire, il était timide.
Une fois passé le « défilé des guépards », il fut presque gêné par sa beauté. Il ne voulait pas qu’elle soit une fin, seulement un moyen, pour…
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