action coup de poing des agriculteurs sur un site Lactalis
Par
Maxime Turberville
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Fumigènes, drapeaux jaunes, banderoles… Vendredi 18 octobre 2024, en fin de matinée, le Confédération paysanne mené un coup de poing dans un site de Lactalis en Ille-et-Vilaine.
C’est à Retiers que le syndicat, ses sympathisants et les éleveurs se sont mobilisés pour dénoncer les récentes annonces de Lactalis d’arrêter la collecte de 450 millions de litres de lait dans les Pays de la Loire et le Grand Est, ainsi que l’arrêt de la collecte de 26 laits bio. producteurs en Bretagne.
Une décision qui indigne les éleveurs.
Les manifestants entrent sur le site
Là une quarantaine de manifestants d’abord donné rendez-vous à quelques centaines de mètres de l’un des plus grands sites de collecte et de transformation du géant de l’agroalimentaire.
Puis, ils sont entrés sur le site et ont installé en quelques minutes un barbecue, des tables, mais aussi des banderoles. On pouvait y lire : « Rousseau en a rêvé, Besnier l’a fait. Encore 1 000 paysannes sur la paille » ou « Lactalis nous enfume ».
Arnaud Rousseau est le président de la FNSEA et Emmanuel Besnier est le patron du groupe Lactalis.
« Lactalis nous fume et nous fume en faisant pleuvoir et en décidant unilatéralement du sort des paysans. Cette multinationale réalise des marges opaques sur notre dos alors que la consommation de lait augmente. C’est le symbole de nos revenus qui partent en fumée sur l’autel de la rentabilité », explique Charlotte Kerglonouco-porte-parole de la Confédération Paysanne d’Ille-et-Vilaine.
Pour ce dernier : « Suite à la fin des quotas laitiers imposés à l’Europe en 2015, les pouvoirs publics, main dans la main avec la FNSEA, ont abandonné les outils de gestion publique des volumes. Ils ont abandonné les producteurs face au géant industriel. »
« La situation dans laquelle nous nous trouvons est dangereuse »
Parmi les manifestants, on retrouve également Florian Morin, producteur de lait basé à Fontaine-Couverte (Mayenne) depuis 2022. L’éleveur de 31 ans a repris l’exploitation de ses parents. Il possède une quarantaine de vaches.
Son lait est collecté depuis plusieurs années par Biolait. Cette entreprise représente un quart de la production en France, avec 270 millions de litres en 2023.
Mais avant Biolait, ses parents étaient chez Lactalis.
« La situation dans laquelle nous nous trouvons est dangereuse et nuit aux éleveurs les plus isolés qui risquent de ne pas trouver de laiterie pour vendre leur lait dans les délais de préavis de rupture de contrat qui sont fixés à 12 mois. Cette décision est d’autant plus injuste que les éleveurs sont réduits au silence. »
Pour Florian Morin : « Le système prôné par Lactalis repose sur la rentabilité de l’élevage avec des systèmes toujours plus grands et intensifs. Le groupe laisse mourir ses éleveurs. »
Ludovic Billardil est producteur bio dans les Côtes-d’Armor et membre de la Confédération Paysanne. Pour lui, la décision de Lactalis est incompréhensible alors que la consommation de produits laitiers augmente.
« Moins ils collectent, mieux c’est pour Lactalis. Leur seul leitmotiv est la rentabilité économique. Ils ont bâti leur fortune sur le dos des paysans. Lactalis souhaite s’approvisionner en lait provenant de pays aux conditions sociales et fiscales avantageuses. Nous ne voulons pas de ce modèle agricole qui met à mal l’agriculture paysanne. »
« Assez de la politique de la terre brûlée et de la politique meurtrière qui fait mourir les paysans. C’est un couperet pour l’élevage et l’agriculture en général », renchérit Stéphane Galais, éleveur en Ille-et-Vilaine et secrétaire général national, en charge du pôle élevage à la Confédération paysanne.
Toutes ces revendications doivent être expliquées au Premier ministre Michel Barnier lors d’une réunion mardi 22 octobre.
Au moment de la publication de cet article, le groupe Lactalis n’avait pas réagi à cette action syndicale.
L’action sur le site Lactalis en vidéo
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