A partir de ce lundi 22 avril, les procureurs de Manhattan présenteront aux jurés les charges retenues contre l’ancien président des Etats-Unis, avant d’appeler des témoins.
« Probablement le procès le plus sensationnel de l’histoire américaine. » La sélection des jurés terminée, c’est une nouvelle étape du procès pénal historique de Donald Trump qui débutera ce lundi 22 avril à New York, sous haute sécurité après la mort d’un homme qui s’est immolé par le feu devant le tribunal. Vendredi.
« Ce sera probablement le procès le plus sensationnel de l’histoire américaine. Les enjeux sont presque infinis », a déclaré Bennett Gershman, ancien procureur de New York et professeur de droit à l’université Pace de New York.
Après une première semaine consacrée à la sélection des jurés, le décor est planté : 12 jurés titulaires, sept hommes et cinq femmes, et six suppléants, sont prêts à juger le candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024, dans le cas de paiements dissimulés pour acheter le silence d’une ancienne star du porno juste avant les élections de 2016.
Les accusations présentées au jury à partir de lundi
A partir de ce lundi, les procureurs de Manhattan doivent présenter au jury les charges retenues contre l’ancien président des Etats-Unis. Ils tenteront de démontrer que l’affaire va bien au-delà des 34 falsifications de documents comptables de la Trump Organization reprochées au milliardaire républicain de 77 ans.
Selon l’accusation, ces faux présumés auraient permis de dissimuler, sous couvert de « frais de justice », le versement de 130 000 dollars à l’actrice Stormy Daniels en échange de son silence sur une relation sexuelle dix ans plus tôt avec Donald Trump, alors qu’il était marié à sa femme Melania.
Donald Trump a toujours nié cette relation, et pour sa défense, qui s’exprimera après les procureurs, les paiements relèvent de la sphère privée. L’équipe du procureur Alvin Bragg entend prouver qu’il s’agissait au contraire de manœuvres frauduleuses visant à cacher des informations aux électeurs à quelques jours du vote et de la victoire étriquée du républicain face à Hillary Clinton.
« Témoignage dommageable » pour Trump
Pour étayer leurs dires, les procureurs appelleront plusieurs témoins. Ils devraient révéler les dessous de la campagne présidentielle et affirmer que d’autres allégations embarrassantes ont été étouffées grâce à la complicité d’un tabloïd américain qui a acheté l’information pour ne pas la publier.
« Chaque jour, nous allons entendre des témoignages préjudiciables à Donald Trump », prédit Bennett Gershman.
Les jurés seront confrontés, entre autres, à ceux de Stormy Daniels elle-même, ou encore de l’ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l’un de ses pires ennemis. C’est lui qui avait payé l’actrice, à la demande de son patron selon lui, avec ses fonds propres, et il a déjà été condamné par la justice dans cette affaire.
La défense entend attaquer la crédibilité des témoins, et notamment celle de Michael Coehn, également reconnu coupable de mensonge devant le Congrès.
Trump sanctionné pour ses attaques contre le juge ?
Selon l’agence américaine AP, les procureurs de Manhattan devraient également interroger Trump sur sa condamnation à payer 454 millions de dollars pour fraude financière, jugement dont il fait appel.
Les procureurs ont également demandé au juge de sanctionner Donald Trump pour avoir violé l’interdiction d’attaquer les témoins et les jurés. En effet, Donald Trump fustige un dossier vide et a dénoncé lors de son entrée au tribunal lundi 15 avril une « persécution politique sans précédent », usant de termes virulents à l’encontre du juge qui préside les débats, Juan Merchan, qu’il considère comme « corrompu », et du procureur. Alvin Bragg. Cette question sera débattue ce mardi.
Un témoin à décharge ?
Comme dans tout procès pénal, Donald Trump pourra alors présenter sa défense. Selon CNN, il pourrait citer au moins un témoin. Les médias américains rappellent toutefois que l’ancien président américain a, comme tout accusé, le droit de garder le silence et peut refuser de témoigner. Et dans ce cas il est demandé aux jurés de ne pas interpréter ce choix.
A l’issue de ce procès, qui devrait durer plusieurs semaines, les deux parties présenteront leurs plaidoiries, avant le délibération des jurés et leur verdict. La présence obligatoire de Donald Trump à ses auditions l’empêche de faire campagne normalement, tandis que son rival Joe Biden tente de combler son déficit de popularité en labourant le terrain.
L’enjeu est d’autant plus grand que ce procès pourrait être le seul à se conclure avant l’élection présidentielle, parmi les quatre affaires pénales visant Donald Trump. Il est notamment accusé devant la justice fédérale de Washington, de « complot contre les institutions américaines » pour ses tentatives prétendument illicites d’annuler les résultats de l’élection de 2020.
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