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à Paris, fuite et double peine d’un domestique de l’ancien ambassadeur du Chili auprès de l’OCDE – Libération

Enquête

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Une travailleuse péruvienne proche de la famille de Felipe Morandé, qu’elle a suivi après la nomination de ce dernier à Paris, raconte la dégradation de ses conditions de travail, sa liberté confisquée, puis les abus infligés par un couple qui lui a proposé de l’aider après sa fuite en 2021. Deux ans plus tard, elle porte plainte pour « traite des êtres humains » contre ses ex-employeurs, toujours protégés par l’immunité diplomatique.

Femmes esclaves des diplomates

Plusieurs serviteurs de diplomates des ambassades parisiennes les accusent d’esclavage moderne. Pour la première fois, ils témoignent. « Libération » a enquêté sur les conditions de vie et les violences qu’ils disent subir au domicile de leurs employeurs, protégés par leur immunité diplomatique.

La vie d’Alicia (1) a basculé le 19 décembre 2018. Depuis deux ans et demi, cette Péruvienne travaillait comme servante pour une famille aisée à Santiago, au Chili. Afin de subvenir aux besoins de ses six enfants restés au Pérou, elle s’est occupée des trois garçons du couple (âgés de 17, 13 et 5 ans à l’époque), du ménage et de la cuisine au sein de la maison. . Un travail « bien payé » (environ 500 euros par mois) selon son récit, avec des horaires définis (de 7h à 21h) et deux jours de repos le week-end. Mais cet hiver 2018, la famille déménage à Paris, où le patron d’Alicia est nommé ambassadeur du Chili auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Lors de la campagne présidentielle de l’année précédente, qui avait abouti à la réélection de Sebastián Piñera, lui et son épouse avaient activement soutenu le candidat. Le père de famille, Felipe Morandé, a été son ministre des Transports et des Télécommunications entre 2010 et 2011, lors du premier mandat de l’élu de droite. La mère, Carola Zuñiga Inostara, dirige une entreprise de communication.

Ce rendez-vous à Paris, « Je pense que c’était une sorte de remerciement en sa faveur », estime Alicia, 56 ans aujourd’hui. Dans le secret du bel appartement haussmannien de la rue Eugène-Labiche (16ème arrondissement), à moins de 200 mètres du

Cammile Bussière

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