La Ville de Paris poursuit sa lutte contre l’habitat insalubre. L’atelier d’urbanisme parisien, l’Apur, dresse une liste des immeubles fragilisés de la capitale, une identification à titre préventif. Au total, 230 immeubles fragilisés ont été recensés en 2024, ce qui représente environ 0,5% des près de 49 000 immeubles du parc privé parisien. Un chiffre en baisse de 13% par rapport à 2022 où 264 immeubles étaient répertoriés (-34 adresses). Comment expliquer cette baisse ? La suppression d’un indicateur pour définir la liste des bâtiments à surveiller a pesé dans la balance. Il s’agit de l’existence d’une injonction ou d’une assignation concernant des travaux de rénovation d’un immeuble. Ces données ont été jugées non représentatives de la situation car trop soumises à d’éventuelles variations de l’activité des services de la Ville.
Le pire élève du 18e arrondissement
Les bâtiments en questionprésentent certains facteurs de fragilité suggérant un risque potentiel de détérioration. C’est pourquoi ils feront l’objet d’un contrôle de leur état« , mais après vérification, ils pourront être rayés de la liste si le risque de dégradation n’est pas avéré. Les adresses identifiées ne correspondent donc pas nécessairement à des immeubles dégradés. Au total, les immeubles identifiés regroupent 6 832 logements. Parmi les 230 immeubles recensés par l’observatoire en 2024, 106 étaient présents dans la précédente liste réalisée en 2022, ce qui montre la persistance d’indicateurs de fragilité dans certains bâtiments. On compte 124 nouveaux bâtiments par rapport à l’édition précédente.
Plus des trois quarts des immeubles recensés sont situés au nord et à l’est de la capitale, dans les 10e, 11e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements (78 % des immeubles, contre 74 % en 2022). Le 18e est comme chaque année le quartier le plus touché, avec 22 % des immeubles recensés. L’Apur identifie ces bâtiments à risque selon une sélection de 12 critères bien précis dont une mise en demeure en matière de sécurité ou de santé, des factures d’eau collectives impayées, la présence de termites, un diagnostic de plomb positif, plusieurs interventions des pompiers au cours de la même année pour raisons de construction, endettement de la copropriété, forte présence de logements définitivement vacants dans l’immeuble. Il s’agit à chaque fois d’immeubles anciens, en copropriété (75 %). Pour les zones les plus dégradées, la Ville peut accompagner les propriétaires pour réaliser les travaux nécessaires.
